L’exposition « Livres Uniks 2 » à Topographie de l’art, à Paris, réunit des livres uniques, c’est à dire des livres d’artiste non encore publiés. Ces livres qui sont avant tout des objets d’art ne seront peut-être jamais reproduits et existent pour le plaisir des yeux de leurs auteurs, Claire Angelini, Cristina Barroso, Yves Carreau, Leila Danziger, Horst Haack, Gianpaolo Pagni, Etienne Rozsaffy et Hans Sieverding.
« Livres Uniks » : les livres uniques, ces livres d’artiste non publiés
L’objet de l’exposition « Livres Uniks 2 » est une forme particulière d’un type de publications qui occupe déjà une place à part dans le genre livresque. Le livre unique est en effet la version non reproduite et non publiée du livre d’artiste. Objet original et unique, il s’agit d’un livre unique. Le livre d’artiste est lui-même un objet particulier dont la notion s’est répandue dans le monde de l’art pendant les années 1960, en premier lieu en Amérique du Nord, même si ce type de livres existait dès les années 1920 et 1930 en Europe sans porter le nom de livres d’artiste.
Les caractéristiques du livre d’artiste sont qu’ils constituent un objet à part entière et non pas, comme les autres livres, les supports d’un contenu. Ils sont faits pour eux-mêmes et doivent être vus comme des œuvres d’art en forme de livre. Même s’ils peuvent contenir des successions de poèmes ou d’images et des formes narratives, ils se différencient du livre traditionnel par l’importance qui y est accordée à la part visuelle voire matérielle par le biais de la typographie, du montage entre les images et le texte, l’exploitation du blanc du papier, etc.
D’Yves Carreau à Gianpaolo Pagni, des livres d’artiste uniques
Le livre Lisières de Claire Angelini se définit comme « un livre de montage en bandes organisées ». Comme des créations précédentes de Claire Angelini telles que ses films, installations et séries photographiques, il utilise des procédés cinématographiques. La page y est remplacée par la séquence et c’est un montage de papier par bandes organisées qui fait la cohérence de l’ensemble, au service d’un récit qui conjugue des territoires et leur histoire.
On découvre également Les cahiers nomades, cent soixante cahiers à dessin que le graveur et dessinateur Yves Carreau a remplis de 1990 à 2014, en marge de sa pratique officielle. Tenus pour lui même, sans vocation à être publiés ni même montrés, ils contiennent des éléments imprimés de toutes sortes, collectés au gré de la vie quotidienne et des promenades urbaines. Articles de journaux, cartons d’invitation à des expositions, autocollants de fruits, tracts, étiquettes de vin, publicités, ou encore reproductions de tableaux se mêlent à des dessins et phrases écrites, en des compositions qui témoignent du regard de l’artiste.