Voici venu mai et son grand festival francilien de danse contemporaine : les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis. Un événement qui, depuis sa création, n’a cessé de prendre de l’ampleur. De concours (1969), à biennale (1995), à festival annuel (2003). La nouvelle édition ne déroge pas à sa propre règle : au programme, un mois de prospection et d’émergences internationales. Avec près d’une trentaine de spectacles de chorégraphes contemporains, dont dix créations, parmi lesquelles sept premières. Une diversité qui laisse la part belle aux jeunes chorégraphes européens et internationaux. De quoi prendre le pouls de la danse contemporaine en train de s’inventer. L’édition 2018 des Rencontres Chorégraphiques réunit ainsi : Oona Doherty, Daniel Leveillé, Tzeni Argyriou, Lisbeth Gruwez, Marco d’Agostini, Jule Flierl, Shira Eviatar, Yu-Ju Lin, Lilian Steiner… Pour des pièces créées en France, Allemagne, Belgique, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Tchéquie, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Israël, Suisse et Taïwan.
Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis 2018 : sept premières
L’édition 2018 mobilise ainsi une douzaine de lieux. De quoi accueillir, notamment, sept premières. À savoir The Sea Within, par la très énergique Lisbeth Gruwez. Ou encore Totemic Studies, un solo sensuel du chorégraphe Matthieu Barbin. Mais aussi la prolongation nippo-française de La Maladresse de Mylène Benoit, soit le quatuor Gikochina-sa / ぎこちな さ. Tandis qu’avec Alexandre, la chorégraphe brésilienne Paula Pi explorera les relations de cause à effet entre les mots, les mouvements, les émotions. Giuseppe Chico et Barbara Matijević présenteront Our Daily Performance. Une pièce où les tutoriels YouTube de pratiques corporelles sont envisagés comme des actes performatifs et agencés tels des samples. Pour une perception élargie du corps social contemporain. La chorégraphe Tzeni Argyriou, avec Swish, livrera une création tout en saut à la corde, entre boxe et jeu d’enfant. Enfin, post-catastrophique, le duo de Marco d’Agostin, Avalanche, explorera les gestes de survie.
Une trentaine de spectacles de danse et une douzaine de lieux : un mois de prospection
Autres créations présentées pendant cette édition 2018 : Z’Anima (Mié Coquempot), My Soul Is My Visa (Marco Berrettini) et Störlaut (Jule Flierl). Trois pièces ayant en commun une forte présence sonore. Qu’il s’agisse d’actualiser Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns… De jouer sur la corde vibratile (d’un piano, de danseurs, d’un groupe)… Ou de moduler le souffle, le mouvement, par le chant diphonique, notamment… Autant de créations attentives aux liens entre sons et actes. Plus sociologique, la chorégraphe Oona Doherty presentera Hard to Be Soft: A Belfast Prayer. Une plongée sensible et éclairante dans la chair des attitudes. Avec Unisson, Ashley Chen convoquera les rapports sociaux, de l’individu au groupe. Tandis que dans la veine des pratiques corporelles et méditatives (à la suite de The Sea Within et Our Daily Performance, notamment), la chorégraphe australienne Lilian Steiner présentera Noise Quartet Meditation. Pour des Rencontres Chorégraphiques diverses et lumineuses.