L’exposition « memymom » à la galerie Claude Samuel, à Paris, présente les photographies d’un duo d’artistes composé d’une mère, Marilène Coolens, et de sa fille, Lisa De Boeck. On découvre un projet intergénérationnel débuté en 1990, lorsque Marilène Coolens a commencé à photographier sa fille, alors âgée de cinq ans. Ces premières photographies, archives d’images analogiques réalisées jusqu’en 2003 qui sont réunies sous le titre The Umbilical Vein, montrent la petite Lisa maquillée et déguisée, jouant ses propres sketches de théâtre, inspirés par des séries télévisées, des dessins animés et des contes de fée.
« memymom » : un projet photographique mère-fille
« memymom », contraction de «me and my mom» (moi et ma maman), est le nom que prend en 2004 ce qui n’était jusque-là qu’une sorte d’archive familiale, lorsqu’il devient un véritable projet artistique. Lisa De Boeck devient alors au même titre que Marilène Coolens photographe, metteuse en scène, habilleuse et modèle. La série The Digital Decade, réalisée de 2010 à 2015, témoigne de la volonté du duo de générer des tableaux dont la composition a une portée plus symbolique. Les photographies explorent notamment les thèmes de la mémoire et de la maternité, en jouant jusqu’à la parodie des stéréotypes féminins.
Marilène Coolens et Lisa De Boeck explorent la féminité
La série Somewhere Under The Rainbow, commencée en 2016 et toujours sen cours, prend pour décors des lieux bruxellois, ville où vivent Marilène Coolens et Lisa De Boeck, ou d’autres endroits, lors de voyages à l’étranger, pour restituer l’ambiance de films qui ne sont pas précisément désignés mais suggérés par un climat spécifique. Ainsi se prolonge la relation familiale comme créative entre les deux femmes. Ce travail actuel des deux artistes se nourrit encore des premières images analogiques de Marilène Coolens, pour créer une esthétique émotionnelle parfois dérangeante qui continue de sonder, original, toujours avec une certaine légèreté, la relation mère-fille, la féminité, l’intimité et les clichés.