Communiqué de presse
Lionel Sabatté
Lionel Sabatté
Chez Lionel Sabatté, la récupération –d’un motif marginalisé (les lunettes par exemple!), d’un résidu organique (la peau, les ongles), d’un matériau ignoré (la poussière)– est le signe du temps qui passe, mais encore une façon de questionner la pratique artistique.
Parce qu’elle rend compte d’une vie passée, à l’état minéral ou organique, parce qu’elle est le résultat d’un processus permanent de décomposition, la poussière a une forte dimension existentielle. Celle que Lionel Sabatté met sous cadre, et qui forme les séries de loups ou de petits personnages, est systématiquement prélevée à la station de métro Châtelet-Les Halles, lieu de forte affluence.
Par cette récolte dérisoire, scrupuleusement datée, l’artiste rend visible les débris en suspension, leur donne une nouvelle matérialité, et trouve une forme plastique, concrète, au caractère insaisissable du temps qui passe.
Comme Marcel Duchamp et son Élevage de poussière –immortalisé en un paysage lunaire par la photographie de Man Ray–, Lionel Sabatté introduit dans son Å“uvre la notion de durée, et l’emprisonne tel le sable dans un sablier.