Communiqué de presse
Pauline Horovitz
L’Instinct de conservation
Si lʼobservation de sa propre famille constitue le motif privilégié des films de Pauline Horovitz, la loi sociale en est le fil conducteur. Comment échapper à la norme? Comment contourner une règle? Quelle est la nature de la relation entre une loi et sa transgression?


Proches dʼune tradition littéraire héritée de Georges Perec, activée dans le champ de lʼart contemporain par des artistes comme Christian Boltanski ou Valérie Mréjen, ses films explorent les rituels de la vie quotidienne, le savoir-vivre et les interdits, les goûts et les phobies au gré de listes et dʼinventaires.
Dans son premier opus, Tout a commencé par le sourire, Pauline Horivitz se complaît dans le catalogue ironique de ses tares physiques: mâchoires décalées, myopie évolutive, mollesse des membres, incontinence, rétroversion du bassin. Lʼirréversibilité de ses défauts dessine une loi implacable à la manière dʼun destin.


Tentative dʼinventaire énumère ses goûts alimentaires. Quelle est la norme? Le gruyère trempé dans le chocolat ou la tartine de moutarde sont-ils des aliments plus singuliers que le foie de génisse ou la cervelle dʼagneau? La loi est bien sûr incarnée par la famille.
Dans Lʼinstinct de conservation, Pauline Horovitz dresse un inventaire des objets quʼelle aime conserver. «Je garde tout», prévient-elle dʼemblée. Billets de cinéma, timbres, figurines, savons, jouets en plastique, sachets de sucre, photos, ours en peluche, lettres, brevet de natation constituent un répertoire disparate des reliques du quotidien. La question de lʼarchive divise la famille.