Katinka Bock
Links Mitte Rechts
L’île des impressionnistes, située sur la Seine, est le nouveau terrain d’expérimentation de Katinka Bock. Pour son projet Links Mitte Rechts, l’artiste utilise comme matériau l’un des éléments environnant du Cneai: l’eau. Elle crée une déviation pour faire passer l’eau de la Seine d’une rive à l’autre par le Cneai.
L’artiste envisage cette eau qui s’écoule comme un médium de communication entre différentes parties terrestres. En effet, les réseaux d’eaux invisibles dans les villes forment sous terre et dans les murs des ramifications de tubes et de tuyaux, n’apparaissant à la surface et aux yeux de tous qu’à des points précis dédiés à son utilisation. Néanmoins dans ces réseaux contraints et dirigés, l’eau a toujours la possibilité de se trouver des parcours alternatifs. La capacité de l’eau à s’infiltrer et son apparence amorphe lui donne une force toute particulière, lui permettant de se mouvoir et de devenir débordement, fuite ou infiltration de manière subtile ou parfois fatalement destructrice.
L’installation de Katinka Bock est l’un de ces parcours alternatifs de l’eau de la Seine. Elle crée une fuite dans l’espace d’exposition du Cneai, alimentant ainsi sa sculpture Nasoni. Ce nom fait référence aux fontaines publiques à Rome qui distribuent de l’eau potable sans interruption. Cette fuite provenant du fleuve, situé à quelques mètres, créer un climat humide dans l’espace d’exposition. Le circuit de l’eau est alors perturbé, passant de la rive gauche à la rive droite avec une halte sur l’île au sein même de l’exposition du Cneai.
Katinka Bock a conçu son installation Links Mitte Rechts en rapport avec l’environnement du Cneai, s’appliquant à rendre perceptible à travers son Å“uvre ce qui fait la caractéristique du lieu, en saisissant d’infimes détails et éléments cachés avec lesquelles elle joue pour créer son Å“uvre.
Katinka Bock est une artiste allemande née en 1976, représentée par la Galerie Jocelyn Wolff et la Galerie Meyer Riegger, dont la pratique artistique interroge des problématiques liées à la sculpture. Elle s’applique à mettre au cÅ“ur de ses projets des matériaux minéraux et objets du quotidien explorant ainsi la coexistence des choses. Egalement soucieuse de son environnement, Katinka Bock s’inspire des territoires et des lieux qui l’entoure pour mener à bien ses projets et ses recherches.
En résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers pendant 9 mois, l’artiste a également mis un point d’honneur à concentrer ses recherches sur le territoire qu’elle occupe, en développant un travail sur la question du don et du contre don dans l’un des quartiers d’Aubervilliers. L’exposition «Zarba Lonsa» mêle au travail plastique les échanges avec les commerçants, invitant spectateurs et habitants à faire l’expérience d’une pérégrination intime et poétique pour devenir à leur tour le protagoniste de ces récits construits autour du don. Les sculptures, installation, lectures et film, résultat de ce travail, se constituent en traces visibles ou invisibles des actions entreprises par Katinka Bock pendant plusieurs mois.