La série « La part de l’invisible » de Yveline Tropea se compose de dessins libres faits de perles. Les formes s’y mêlent, y glissent, dans des ensembles hybrides, évocateurs de personnages chimériques entre hommes, bêtes et paysages. Chaque Å“uvre est le chapitre d’une histoire, au croisement entre expérience intime et tradition africaine, qui explore les thèmes de l’enfance, de la magie, de la violence.
Le continent de l’impossible
 Sur le fond sablonneux, aux formes douces, des perlages d’Yveline Tropea, on retrace sa géographie imaginaire, aux confins du réel, du merveilleux et de l’effrayant. Elle s’est nourrie du surréalisme et de l’art brut, des rites vaudous et des récits des griots, de toutes les légendes qui parcourent l’Afrique sauvage et mystique, du nord au sud, entre paganisme et animisme.
Ses œuvres se lisent comme des contes, avec leurs personnages, marionnettes brodées aux formes hybrides, qui mêlent morts et vivants, hommes et bêtes, symboles et références intimes.
Trouve ta clef
« Avec cette grande sensibilité qui habite son imaginaire et une technicité aussi précise que précieuse, Yveline Tropéa compose des œuvres-mosaïques de perles qui livrent une part de l’invisible sans pour autant déflorer le mystère de la création », résume Floréal Duran.
Les fonds de perles et les personnages brodés laissent partout deviner le rôle invisible et pourtant bien présent de la main de l’artiste. C’est la main souvent qui la guide, qui croisent les formes et les silhouettes, qui s’oublie dans la fluidité du dessin libre.
La matière des perles, une multiplicité dont l’ensemble forme un tout, prend plus de relief encore dans les Å“uvres les plus récentes. Parmi ces tableaux vivement colorés, très denses, celui qui est intitulé Confinement détonne : plus sobre, il concentre sur un fond noir et blanc des visages hallucinés, bouches ouvertes, aux yeux exorbités, d’une grande force expressive.