Rithy Panh
L’image manquante
Dans L’Image manquante, le cinéaste Rithy Panh revient, après S21, la machine de mort khmère rouge (2002), sur la destruction organisée du Cambodge par les Khmers rouges de 1975 à 1979, en s’appuyant sur des images d’archives.
Aux films de propagande offrant une vision faussée de la réussite d’une révolution soldée par un génocide, en donnant à voir un pays qui n’existe pas, Rithy Panh oppose d’autres images mettant en scène des figurines en terre cuite révélant la face cachée de ce qui s’appelait alors le Kampuchéa démocratique. Lui-même rescapé des camps de travail des Khmers rouges dans lesquels il a perdu une partie de sa famille, il déroule dans ce documentaire très personnel le fil d’un récit profondément émouvant à la recherche du passé.
Sculptées face à la caméra, les figurines très expressives ont le pouvoir de réveiller la mémoire comme dans un rituel.
Commenté par une voix-off parlant à la première personne, le film se présente comme une quête où l’histoire personnelle du cinéaste se double de la recherche de la photo introuvable d’une exécution. N’arrivant pas à mettre la main sur cette image, Rithy Panh comprend qu’il faut accepter le fait que certaines images doivent manquer toujours, l’enjeu du cinéma étant alors de les inventer.
L’image manquante a reçu le Prix «Un Certain regard» au Festival de Cannes 2013. Rithy Panh a dédié son prix au cinéaste iranien dissident Jafar Panahi, assigné à résidence dans son pays et interdit d’exercer son métier.
Accès
Mercredi 18 septembre 2013 Ã 19h
Projection en avant-première
Sur réservation