Marc Johnson
L’île Déserte / Acte 1 / Fondation
Harmonie entre sculpture, architecture et performance, cette exposition invite les visiteurs à s’engager pleinement dans l’expérience et l’incarnation monumentale d’Atlas. La structure reflète l’intérêt de l’artiste pour les systèmes biologiques et leur capacité d’adaptation et d’évolution. Il considère ce travail simultanément inachevé et en gestation, ce qui suggère la complexité et l’énergie d’un organisme vivant en évolution, avec le chaos comme principe sous-jacent.
Cage ouverte, thoracique, ossature et architecture primitive, elle avoue sa structure, sa fragilité, sa résistance et son architectonique. Atlas est un microcosme. Il met en jeu les rapports de la permanence à l’évanescence et les tensions entre le monument et les éléments naturels.
C’est un projet mythologique et imaginaire. Cette Arche de Noé d’un nouveau genre dans sa volonté d’absorption et de conservation agit tel un trou noir avide de savoirs, de connaissances et d’expériences. C’est aussi une image de ce que l’artiste à appris pendant sa formation académique aux Hunter College of Art, (New York), l’Ecole Nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et L’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Malaquais.
Marc Johnson a aussi travaillé à la réalisation d’un Ballet l’Île déserte/Acte 1/Fondation qui répond à la question : Qu’emporteriez-vous sur une île déserte et quels êtres vivent sur cette île? Rêve de fondation, de séparation et de recréation; car l’île déserte est avant tout comme l’écrit Deleuze, «re-commencement. Elle est l’origine mais l’origine seconde. A partir d’elle tout recommence. L’île déserte est le minimum nécessaire à ce recommencement, le matériel survivant de la première origine, le noyau ou l’œuf irradiant qui doit suffire à tout re-produire […] Une telle créature sur l’île déserte serait l’île déserte elle même en tant qu’elle s’imagine et se réfléchit dans son mouvement premier. Conscience de la terre et de l’océan, telle est l’île déserte, prête à recommencer le monde».
Ce ballet l’Île déserte/Acte1/Fondation, qui sera donné parmi les bambous dressés dans la cour vitrée est composé à partir d’une liste de Mots-Action, qui agissent comme des amorces de récit et donneront l’opportunité aux danseurs d’improviser leurs savoirs dans l’espace : S’éloigner, Contraindre, Ouïr, Ausculter, Éblouir, Illuminer, Transparaitre, Rattraper, Se tordre, Écarter, Élancer, Soutenir, Apposer, Coupler, Lacher, Lancer, Sauter, Gémir, Imiter, Pleurer, Tomber, Pointer, Tourner, Tourbillonner, Encadrer, Défenestrer, Doubler, Tripler, Monter, Maintenir.
Les danseurs interprèteront le diagramme chorégraphique, mécanisme générateur de la surface de Boy. Inventée par Werner Boy en 1902, la surface de Boy présente une topologie régie par la Géométrie différentielle qui trouve sa principale application physique dans La théorie de la relativité où elle permet la modélisation d’une courbure de l’espace-temps.
Cette figure génératrice sera réinvestie dans l’Acte 2 : l’Île déserte /Acte2/Séparation en 2014 et prendra la forme d’un pavillon monumental en dialogue avec un court-métrage expérimental, multimédia et numérique…
La musique de ce ballet intitulée, La chimère orchestrale , est réalisée en collaboration avec des talents du CNSMDP (Conservatoire National Supérieure de Musique et de Danse de Paris). Alexandre Chevallier, compositeur et Simon Ghraichy pianiste (1er prix du conservatoire en 2010) réinterprètent la Toccata, la Suggestion Diabolique de Sergei Prokofiev et la Méphisto Valse de Franz Liszt.
Plusieurs types de bambou Phyllostachys pubescens récoltés dans le Sud de la France sont employés dans la construction d’Atlas (construction réalisée en collaboration avec Joselyne et François Puech, de la Bambouterie).