Communiqué de presse
Yael Bartana, Gregg Bordowitz, Heman Chong, Ciprian Muresan, Deimantas Narkevicius, Redza Piyadasa, Pushwagner, Anatoli Osmolovsky, Mona Vatamanu et Florin Tudor
Like an Attali report, but different, On fiction and political imagination
Le Rapport Attali (ou Rapport de la Commission pour la libération de la croissance française), commandé par le président Sarkozy et publié il y a de cela six mois, a provoqué toute une série de discussions, principalement confinées à la sphère publique française et concentrées sur ses propositions concrètes, visant à instaurer un modèle néo-libéral pour l’économie et la société française.
Mais, étonnamment, le Rapport Attali constitue un texte intéressant, en particulier pour son introduction littéraire emphatique, qui constitue en soi l’une des premières instances majeures où le système néo-libéral est affirmé au-delà du discours plutôt discret sur les « réformes nécessaires » dans lequel il s’est insinué depuis les années 1980.
Ce système est aujourd’hui considéré comme un paradigme historique concret, d’une ère révolutionnairement nouvelle, faisant du Rapport Attali un document significatif au regard des tentatives actuelles pour imaginer un récit dominant qui représenterait et organiserait l‘étendue de notre système global.
Toutefois, cette exposition ne traite pas directement du Rapport Attali et ne constitue pas non plus un rapport en soi. Ce que l’exposition tente en revanche, c’est de présenter des fictions et des images, proposant une lecture de différents récits qui se sont chevauchés pendant ces dernières décennies dans notre pensée politique, à différentes périodes et en différents lieux.
 L’exposition se réfère à la désintégration de l’utopie communiste ainsi qu’à des images, passions, histoires et réactions qui ont accompagné ce processus ; elle aborde la rencontre de la fiction et de la pensée utopique des deux côtés du Rideau de fer ; évoque des processus d’exotisation et de construction des nations et prend en compte la formation de communautés de lutte et de résistance.
Mais les oeuvres ne font pas que présenter ces récits de manière passive, elles les modifient et participent – même indirectement – à leur fabrication. L’exposition se joue à ce niveau d’interaction situé entre le récit (« story telling ») et l’imaginaire politique, un noeud qui cristallise le potentiel politique de l’art comme agent de représentation.
Elle rassemble ces occurrences et ces positions, tantôt contradictoires, tantôt invraisemblables et parfois même engagées de manière passionnée et déterminée.
La référence au Rapport Attali sur l’état de la France, en tant qu’ancrage hautement spécifique et local, est utilisée en vue d’amener la discussion vers une perspective plus large, pour marquer les moments et les blocages – autant que les espaces d’articulation – qui ont contribué à la crise actuelle qui paralyse la possibilité d’imaginer un langage et un champ pour le politique.
L’exposition est accompagnée par les interventions d’écrivains et de critiques, ainsi que par un programme de films qui fait écho à certaines idées présentes dans l’exposition, par le biais du langage cinématographique et de ses possibilités propres.
Conférences et projections
Samedi 14 juin à 11h
Interventions de Sven Lutticken et Simon Sheikh
Sven Lütticken est critique d’art et historien. En 2004, il a reçu le prix de la critique d’art du fonds BKVB à Amsterdam. Lütticken enseigne à l’université Vrije à Amsterdam et est rédacteur pour De Witte Raaf. Il publie régulièrement dans des magazines d’art (inter)nationaux tels que Jong Holland, Artforum, New Left Review, Afterimage, Texte zur Kunst, Camera Austria.
Simon Sheikh est commissaire et critique d’art. Il occupe un poste d’assistant professeur de Théorie de l’Art et de coordinateur du programme de Critical Studies à la Malmö Art Academy en Suède. Parmi ses publications récentes : les anthologies We are all Normal (avec Katya Sander), Black Dog Publishing, London 2001, Knut Åsdam (monographie), Fine Arts Unternehmen, Zug, 2004, In the Place of the Public Sphere?, b_books, Berlin, 2005 et Capital (It Fails Us Now), b_books, Berlin, 2006.
Samedi 14 juin à 13h
Projection du film « Fast Trip, Long Drop » (1994) de Gregg Bordowitz, précédée d’une présentation par l’auteur.
(Pendant les jours d’ouverture, le film « Fast Trip, Long Drop » sera présenté à 14h, 16h et 18h dans l’espace d’exposition, à Kadist Art Foundation.)
Vendredi 20 juin à 20h
« Agitators » (1971) un film de Dezso Magyar.
« Family Nest » (1979) un film de Bela Tarr.
Dimanche 22 juin à 20h
« I am Cuba » (1964) un film de Mikhail Kalatozov.
Mercredi 25 juin à 20h
« Out of the Present » (1995) un film de Andrei Ujica.
Lieu
Le programme de films et de conférences se déroulera au cinéma Ciné 13, tout près de Kadist Art Foundation.
Ciné 13
1 ave Junot, 75018 Paris
Téléphone : 01 42 51 13 79
http://www.cine13-theatre.com/