Mathieu Pernot
Ligne de mire
L’exposition présente plusieurs travaux de Mathieu Pernot nous questionnant sur notre relation à l’histoire, la mémoire des guerres et la figure symbolique du mur. Effectués dans le cadre de commandes de centres d’art, ils sont présentés pour la première fois ensemble par la galerie Eric Dupont
Le travail réalisé autour des bunkers de Bretagne datant de la seconde guerre mondiale relève à la fois d’une réflexion sur la nature du paysage tel qu’il s’observe à travers les fenêtres de tir de ces constructions et d’une expérimentation du procédé antérieur à la photographie, la camera obscura.
Dans des conditions parfois acrobatiques, l’auteur inverse le dispositif optique de surveillance des architectures militaires en transformant des postes d’observation en chambre d’enregistrement de l’image. L’œil se retourne sur lui-même. Sur le mur en béton du bunker, le paysage de guerre fait place à l’image inversée d’un littoral en paix.
Le processus mis en œuvre par le photographe à l’occasion des prises de vue relève autant de la performance que de l’acte photographique lui-même.
Le mur est une sculpture réalisée à partir de fragments de mur d’une ancienne baraque du camp d’internement de Rivesaltes. Elle consiste en un acte de reconstruction d’un élément d’architecture détruit, abandonné et trouvé à l’état de ruine. Partiellement reconstitué et extrait de son contexte d’origine, le mur devient un monument évoquant par fragments une histoire de l’enfermement qui a traversé le XXème siècle.