Communiqué de presse
Nominoë
Li[ght]nes
A l’occasion de la performance filmique du collectif Nominoë Li[ght]nes, l’espace tout entier de la galerie Bétonsalon est transformé en écran de cinéma.
A partir d’un dispositif très simple : 3 projecteurs 16mm, une source sonore et plusieurs couches superposées de voiles, Nominoë crée un espace imaginaire en mettant en scène la destruction du support film. Le spectateur est emmené dans un voyage sensitif où image et son transforment radicalement le rapport au temps et à l’espace.
Chacun des intervenants de la performance pratique en direct des incisions sur l’émulsion noire des rubans filmiques qui tournent en boucle dans les projecteurs. Les lignes plus ou moins régulières ainsi obtenues libèrent de la lumière et dessinent progressivement un espace habitable. Petit à petit les lignes se démultiplient et apparaissent comme un réseau de fils qui ne cesse de croître au rythme de la musique. La superposition des écrans-voiles renforce cette impression et crée un véritable labyrinthe visuel. L’espace de la galerie se voit transformé, habité par une nouvelle entité dont on ne sait pas si elle construit ou déconstruit les différents supports sur lesquels elle s’appuie. Cet espace intermédiaire trouble la vision et rend compte de la projection de film comme d’une expérience sensorielle unique.
4 installations individuelles
– Film sans-dessus-dessous d’Alexis Constantin
L’installation est constituée d’un projecteur super-8 posé verticalement sur un socle. Le projecteur étant dépourvu d’objectif est réduit à une source de lumière clignotante, il est ainsi débarrassé de ses fonctions de représentation. Une boîte de plexiglas enferme le projecteur et lui donne une dimension sculpturale. Sur sa partie supérieure sont disposés des petits morceaux de confettis de pellicule super-8; traversés par la lumière clignotante, ils sont projetés en ombres chinoises au plafond. Le film S-8 d’où proviennent les morceaux de confettis est constitué de prises de vues de bouches dessinées articulant des sons.
– Survie de Phylm (Emmanuel Lefrant et Philippe Pasquier)
A l’intérieur de l’espace de la galerie est diffusé un épais nuage de fumée artificielle. Un vidéo projecteur est placé à l’extrémité de la galerie et diffuse une boucle sonore et visuelle de 30 minutes. Le faisceau du projecteur — placé à hauteur de regard (permettant ainsi d?inclure le spectateur dans l’image) — s’accroche à la fumée. Les faisceaux sont matérialisés par l’épaisseur de nuages froids, qui accrochent la lumière colorée du projecteur.
– Show me your sounds de Stéphane Courcy
Installation d’une série de 9 photos permanentes, sur le thème de l’illustration sonore.
– Screen Shot de Nicolas Berthelot
Le dispositif souligne le trajet traditionnel de l’image cinématographique. Au cinéma, les images, comme autant de projectiles, s’élancent en rafale pour rebondir sur l’écran vers les yeux-spectateurs. Ici l’écran est composé de cercles concentriques creux, de plus en plus fins, disposés en cône et s’étalant dans l’espace vers le projecteur. Cet écran sur différents plans empêche donc le spectateur de traverser le chemin lumineux, il ne peut donc que tourner autour de ce solide.