Robert Barry
Light and Dark. The Projections of Robert Barry (1967-2012)
Des pièces historiques de la fin des années 60 telles que Scenes, 1967 (film 16mm montré au Van Abbe Museum et au Whitney Museum) ou Red Seconds, 1966-1967 (présentée à la Tate Modern), côtoieront les films les plus récents de l’artiste tels que Love songs (Cole Porter) et Thirteen pieces (2012).
Une dizaine d’œuvres évoquant le thème du déplacement et du voyage (réel, artistique, métaphorique) seront présentées dans toute la galerie. Des espaces à la fois intimes et dynamiques seront crées afin de faire interagir les pièces les plus anciennes, présentées dans leurs dispositifs originaux, avec les œuvres les plus contemporaines, permettant ainsi une (re)découverte du parcours de l’artiste entre l’art et sa vie, entre le mot et son évocation.
Une œuvre in situ va être réalisée en avril 2013 au Consortium de Dijon et un catalogue raisonné, sous la direction de Robert Storr, va être publié aux Presses du Réel.
Robert Barry est un des pionniers de l’Art Conceptuel avec Lawrence Weiner, Joseph Kosuth et On Kawara. Il ne revendique cependant pas sa pratique comme entièrement conceptuelle bien que son œuvre soit basée sur des approches fondamentales de la pensée autour de l’art en terme de langage, temps, espace et matérialité.
Robert Barry a étudié au Hunter College à New York City de 1956 à 1963 où Robert Motherwell était son professeur ainsi que Tony Smith. A cette époque, il porte également un grand intérêt au travail d’Ad Reihnardt. Inspiré par ce dernier, et plus particulièrement par la série des Ultimate Paintings (série de peintures noires réalisées selon le même mode opératoire de taille, de grille, de monochrome), Robert Barry créera l’œuvre Untitled (1964). Approfondissant par la suite cette notion réductive de la peinture, il va rapidement continuer à explorer l’espace pictural dont témoigne la série Square Corner Pieces (1966-67).
Evoluant au delà de la toile et de l’environnement «white cube», Robert Barry créera sa première œuvre extérieure en 1968 à Bradford College (Massachusetts) et à Windham College Putney (Vermont). Reliant les immeubles entre eux par des fils de nylon — virtuellement invisibles — il démontrera ainsi son intérêt pour la notion de temps, d’espace tout en s’éloignant de toute matérialité. C’est également au même moment que l’artiste expérimentera ses premiers travaux autour des fréquences sonores (utilisation d’ultra-sons dans Carrier Waves, 1968), mais aussi les gaz inertes (Gas Series, 1969).
Ses recherches sur les modes de perception conceptuels et les principes de communication psychique de l’art se développeront en exploitant le fonctionnement des galeries dans plusieurs séries d’exposition à Los Angeles, Amsterdam et Turin: Closed Gallery (1969) est, par exemple, basée sur l’envoi d’invitations annonçant la fermeture de l’exposition pendant l’exposition, Invitation Pieces (1972-73) consistaient à l’envoi de cartons aux invités d’une autre galerie qui à son tour faisait de même.
Après avoir produit une pièce sonore faite d’une suite de mots, Barry expérimentera bientôt les projections, comme Belmont (1967) où, à chaque mot est associé une image. Enfin, la même année, il commencera la série des «wall pieces», ces mots agrandis qu’il place de manière parallèle et perpendiculaire aux lignes existantes de celles du mur. L’idée du mot équivalent à l’image était née.
Vernissage
Vendredi 14 décembre 2012
critique
Light and Dark. The Projections (1967-2012)