La Maison Abandonnée [Villa Cameline] est un lieu d’art privé, à Nice. Sa particularité est d’être un ancien squat « sauvage », conservé en l’état par Hélène et François Fincker. Inaugurée en 2003, La Villa Cameline arbore le luxe d’une magnifique villa Belle Époque (lustres en perles de verre, terrasses à l’italienne…). Tout en portant les marques d’une quinzaine d’années d’abandon et de fréquentations plus diversifiées que ce à quoi elle était destinée. Fissures, tags et graffiti, installations… Plutôt que de rénover le lieu, Hélène Fincker a fait de ces trois niveaux et 300 m2 d’espace vacant un lieu d’art et de création. En moyenne, ce sont trois à cinq expositions et événements qui y sont présentés par an. Le plus souvent sous forme d’expositions personnelles. Installations, sculptures, photographies, peintures, dessins, performances… Des artistes contemporains émergents y sont invités à créer in situ, dans un contexte stratifié de mémoires artistiques.
La Maison Abandonnée [Villa Cameline], à Nice : expositions d’art contemporain, mais aussi performances, lectures, concerts…
Entre autre cofondatrice de l’association Boto(x), le réseau d’art contemporain de la région niçoise, Hélène Fincker dirige la Maison Abandonnée [Villa Cameline] depuis son acquisition, en 2002. Invitant ainsi artistes et commissaires indépendants à s’approprier temporairement des parties du lieu. En décembre 2003, deux mois après son inauguration, la Villa Cameline aura par exemple accueilli des vidéos et performances d’Eric Duyckearts et Joseph Mouton. Les premières expositions sont massivement collectives. Avec notamment des Å“uvres d’artistes confirmés comme Jean-Luc Verna, Ben, BP, Denis Brun… Tout en proposant lectures, performances, concerts… En 2009, Marilyne Desbiolles y présente « Les draps du peintre », un accrochage éphémère de Jean-Pierre Pincemin. Si la Villa Cameline propose encore des expositions collectives, pour autant elle développe également une approche plus intimiste. Et les expositions personnelles offrent ainsi une immersion dans l’œuvre d’artistes singuliers.
D’avril à octobre : installations, danse contemporaine, illustrations… La Villa Cameline ouvre ses espaces à l’expérimentation créatrice
En 2014, Anthony Gripon aura littéralement rempli la Villa Cameline de plumes (« C’est plus moi »). Escaliers, baignoires, sols, tout aura été jonché d’une épaisse couche de plumes. Toujours en 2014, les performances dansées de la Cie Artmacadam auront ensuite investi les lieux. Et Ose C’la vie aura ainsi transformé la Villa Cameline en plateau de plusieurs étages. Soit une scène dans laquelle les spectateurs pouvaient déambuler à leur guise. Ouverte d’avril à octobre, la Villa Cameline inaugure sa saison 2017 avec une exposition monographique de Gérald Panighi, « La vie est une fausse barbe qui se décolle de temps en temps ». Conjuguant humour poétique et inframince, Gérald Panighi propose des aphorismes illustrés. Présentant par exemple une mouche, probablement décédée, baignée de jaune d’or éclatant, et sous laquelle est inscrit : « Toute ma vie je traverse une période assez bizarre ».