Fondée en 1989 à Marseille, l’association Vidéochroniques avait à la base pour vocation de promouvoir la vidéo en tant qu’art contemporain. Si aujourd’hui ce statut est relativement acquis, Vidéochroniques n’en poursuit pas moins sa promotion de l’art contemporain (tous medias inclus). Après avoir longtemps été installée à la Friche la Belle de Mai, Vidéochroniques dispose aujourd’hui d’un espace d’exposition de 400 m2, au centre de Marseille. Elle y organise des expositions, personnelles ou collectives, mais aussi des projections, des rencontres, voire des concerts et des performances.
Vidéochroniques (Marseille) : de la vidéo en tant qu’art contemporain à la question du Voir dans l’art contemporain
Fondée par Joëlle Metzger, Édouard Monnet prend la direction de Vidéochroniques en 1999. En 2006, par exemple, Vidéochroniques et Marseille Objectif Danse, vont programmer deux soirées de projections mémorables. Incluant des Å“uvres charnières comme Tango (1980) de Zbigniew Rybczynski. Ou encore : Dance (1979) de Sol LeWitt ; A Study In Choreography For Camera (1945) et Ritual In Transfigured Time (1946) de Maya Deren ; Étude cinématographique sur une arabesque (1929) de Germaine Dulac ; Sorry Guys (1997) de Chantal Michel ; R.D.F.D. (1997) d’Éric Duyckaerts ; Two Dogs And A Ball (1975) de William Wegman… Autant d’œuvres vidéos dont le visionnage sur grand écran reste une gageure. Et toujours à titre d’exemple, en 2010, Vidéochroniques coproduit la conférence-performance « Metodo » d’Éric Duyckaerts et organise l’exposition « ALIVE. » de Lydie Jean-Dit-Pannel.
Peinture, installation, photo, image, vidéo, performance… les arts du temps et le sujet de la vision
Au fil de ses mutations, Vidéochroniques creuse ainsi son nom : video (je vois) et Chronos (le temps). Cette question du voir supposant un sujet spatiotemporel se retrouve par exemple dans l’exposition personnelle « Hypersujets » (2015) de Vincent Bonnet. Un projet prenant la forme de photos et d’images montrées au travers de dispositifs publicitaires classiques. C’est-à -dire de Mobiliers Urbains JCDecaux (panneaux déroulants). Et en détournant images et codes de communication visuelle, « Hypersujets » incite (dans le cadre du FIDMarseille et du Printemps de l’Art Contemporain), à repenser l’omniprésence des visages publicitaires et publics. Dans un autre registre, en 2016, en coproduction avec l’École d’Art de Toulon, l’exposition collective « Things Not Necessarily Meant to Be Viewed as Art » aura présenté des pièces d’artistes internationaux tels que Mel Bochner, Marcel Broodthaers, James Lee Byars, Lucy Lippard, Robert Rauschenberg, Ad Reinhardt, Ed Ruscha, Allan Sekula, Seth Siegelaub… Continuant ainsi d’ouvrir la question du Voir.