Le Transpalette, à Bourges, est un centre d’art contemporain existant depuis 1997. Le Transpalette représente une partie du vaste complexe d’arts vivants que sont l’Antre-Peaux et l’association Emmetrop. Dans la veine des lieux autogérés et squats d’artistes (ou Artist Run Space), de 1997 à 2007 le Transpalette aura cultivé une approche plus expérimentale et autonome de la production artistique. Depuis 2007, Le Transpalette se pérennise en déployant des stratégies de centre d’art contemporain. Avec son vaste espace d’exposition sur plusieurs niveaux, le Transpalette organise, in situ, trois à cinq expositions par an, alternant expositions collectives et expositions monographiques. Les émergences y côtoient des artistes internationaux confirmés, dans une effervescence englobant peinture, sculpture, photographie, vidéo, installation, performance…
L’association Emmetrop : de la scène musicale punk à l’art contemporain, naissance du Transpalette à l’Antre-Peaux
En 1984, l’association d’artistes Emmetrop ouvre un squat d’artistes dans une ancienne biscuiterie. Les anciens élèves des Beaux-Arts de Bourges aspirent à doter ainsi la ville d’un espace de production artistique. Un lieu alternatif, laissant globalement la part belle aux émergences. En marge du Printemps de Bourges, notamment. Si la biscuiterie est revendue, pour autant la municipalité acquiert en 1992 l’ancienne usine Leiseing. Et la friche est laissée à la très dynamique association Emmetrop. L’Antre-Peaux va progressivement mettre en place des espaces de production et diffusion. Dont le Transpalette, en 1997 : un espace d’art contemporain et d’exposition. Dans un long processus d’adaptation collatérale, en 2008 ouvre le Nadir, une salle de spectacle permettant d’accueillir concerts, théâtre, danse… En 2016 c’est au tour du Transpalette d’être rénové. Née en même temps que le label Boucherie Productions, l’association Emmetrop aura été un acteur majeur de la scène punk des années 1980-1990.
Le Transpalette de Bourges, centre d’art contemporain pluridisciplinaire, entre émergences et artistes confirmés (peinture, vidéo, performance…)
Cette fidélité dans les affinités va ainsi aboutir au projet de résidence d’artiste, courant 1992-1994, du plasticien Claude Lévêque (Appartement occupé). En 1996, toujours hyperactive et interdisciplinaire, Emmetrop programme la Cie Okupa Mobil (théâtre de rue). Tout en accueillant en résidence la Cie Accrorap du chorégraphe contemporain Kader Attou. En 1998, Cécile Babiole et Fred Bigot y produisent performances et mix. Toujours en 1998, Carlos Kusnir (peinture) et Pierre Ardouvin (installation, sculpture) exposent au Transpalette. En 1999, le lieu accueille des Å“uvres de Claude Lévêque, Anne-Marie Jugnet et Alain Clairet, Saâdane Afif, Lina Jabour, Pierre Malphettes, Bruno Peinado… En 2001 s’y installent en résidence Daniel Buren, Wang Du, Marie Ponchelet. Plus récemment, en 2014, le centre d’art contemporain Transpalette aura exposé des peintures de Françoise Pétrovitch et des sculptures de Jean-Luc Moulène. Et dans l’ensemble, après trente ans d’existence, Emmetrop réussit toujours son pari de dynamiser la création contemporaine.