Avec plus d’un millénaire d’existence, la Monnaie de Paris est une institution d’âge vénérable. Fondée en 864, elle est installée depuis 1775 dans l’Hôtel de la Monnaie, sur le quai de Conti (6e arrondissement de Paris). La vocation de la Monnaie de Paris est de battre monnaie. D’abord en tant qu’atelier monétaire (site physique), et aujourd’hui en tant qu’entreprise mondiale. La Monnaie de Paris produit des pièces de monnaie pour une quarantaine de pays, ce qui représente plus d’un milliard de pièces par an. Depuis 1883, l’Hôtel de la Monnaie accueille également le Musée de la Monnaie de Paris. À partir de 2010, un chantier de métamorphose est entrepris. D’un côté le Musée et son exposition numismatique permanente sont fermés (réouverture fin 2017) ; de l’autre un programme d’expositions temporaires d’art contemporain est engagé. Depuis 2014, la Monnaie de Paris organise ainsi trois à quatre expositions d’art contemporain par an.
La scandaleuse exposition inaugurale de la Monnaie de Paris : « Chocolate Factory » (2014) de Paul McCarthy
Pour l’inauguration de ce programme, en 2014, c’est l’artiste contemporain américain Paul McCarthy qui aura été invité. L’exposition « Chocolate Factory » (2014-2015) a ainsi ouvert le bal (ou lancé les hostilités). L’installation gonflable Tree, sur la place Vendôme, a effectivement vu ses formes être tour à tour qualifiées de sapin de noël ou de plug anal. Tree a été dégonflée, puis regonflée, et c’est ainsi qu’a été étrenné le nouveau programme d’art contemporain de la Monnaie de Paris. « Chocolate Factory » a transformé le site en manufacture chocolatière. Avec des artisans chocolatiers / performeurs produisant des figurines combinant Santa Claus et sextoys (sapins / formes phalliques). L’exposition « Musée d’Art Moderne – Département des Aigles » (2015), consacrée à Marcel Broodthaers, a ensuite rejoué questionnements muséographiques et curatoriaux. Et le commissariat de l’exposition suivante, « Take Me (I’m Yours) » (2015) a été confié à Boltanski, Obrist et Parisi.
Peinture, sculpture, performance… Exposer l’art contemporain international (Christian Boltanski, Jannis Kounellis, Maurizio Cattelan…)
Comme avec Broodthaers, l’exposition « Take Me (I’m Yours) » rejouait une ancienne exposition. Initialement présentée à la Serpentine Gallery de Londres (1995), sa réédition aura permis de retrouver les pointures de l’art contemporain qui y avaient alors participé. Gilbert & George, Douglas Gordon, Fabrice Hyber, Lawrence Weiner… Tout en incluant de nouveaux participants : James Lee Byars, Gloria Friedmann, Bertrand Lavier, Roman Ondak, Yoko Ono, Philippe Parreno, Daniel Spoerri, Wolfgang Tillmans, Rirkrit Tiravanija… Les expositions monographiques suivantes seront consacrées aux peintures et installations de Jannis Kounellis (2016), de Bertrand Lavier (2016), puis aux sculptures et installations de Maurizo Cattelan (2016)… Tout en accueillant « AD Intérieurs 2016 », la 7e édition de l’exposition design et architecture du magazine éponyme. Ce sont donc bien les plus grands noms de l’art contemporain, international, qui figurent au programme des expositions temporaires de la non moins prestigieuse Monnaie de Paris.