Présentation
Wanda Skonieczny, Jean Arrouye, Yvon Le Men
Li(e)ns
Wanda Skonieczny est de ces aimables photographes qui donnent à leurs spectateurs quelques clés pour entrer dans leur univers imaginaire, saisir leurs intentions et en apprécier la traduction visuelle. Elle cherche, écrit-elle, à «effacer la séparation d’avec ses modèles» et pour cela tire ses images sur un support textile ou les accompagne de pièces de tissu qu’elle peut déployer diversement dans l’espace d’exposition.
Les photographies sont de taille telle que les personnes qu’elle a photographiées sont, en image, à l’échelle des spectateurs. Mais de plus elles ont été photographiées installées sur de grands panneaux de tissus blancs semblables à ceux présents dans l’exposition.
La mise en abîme que constitue l’exposition de ses photographies semble donc en effet reproduire le dispositif de prise de vues et favorise l’illusion que l’on se trouve (presque) en présence des modèles. D’autant plus que l’arrière fond de tissu des photographies, interdisant toute errance du regard dans une profondeur feinte, produite un effet similaire à celui du fond noir des tableaux en trompe-l’œil: il fait venir illusoirement en avant ce qui est disposé sur lui.
Enfin, les personnes photographiées sont souvent couchées (le fond blanc se motive alors en drap): la rencontre de ces dormeurs ou rêveurs éveillés dans leur univers tout de blancheur acquiert une dimension onirique favorable à l’oubli de «la séparation» des figures «d’avec les modèles».
SOMMAIRE
— Texte de Jean Arrouye
— Œuvres et poèmes