L’exposition de Zoé Mendelson semble être une petite boîte à malice, un cabinet de curiosité, où le dessin classique côtoie les éléments les plus banals, œufs peints, pompons en tissus, morceaux de pain. Dans cet univers, l’imaginaire de l’enfance se lie à une recherche graphique utilisant des codes surannés, évoquant à la fois le monde de la publicité, le règne végétal et animal.
Ainsi les projecteurs anciens simulent une image sur les murs de la première salle où des dessins in situ se déploient sur les cimaises, dans une grande simplicité d’exécution, au crayon à papier.
Le désuet et le suranné flirtent en permanence avec le renouvellement et l’expansion, les lignes du dessin rappellent les volutes des coquillages avec leurs enroulements, leurs arabesques, les collages intègrent des échantillons de pub à l’ancienne.
Dans cette mise en scène, l’artiste questionne la fabrication des images, ces projecteurs diffusent une image mentale et subjective qui relève de l’onirisme. Une manière de se réapproprier chaque représentation qui nous entoure.
Dans cette même pièce, un fax imprime les dessins de l’artiste depuis son atelier de Londres, créant ainsi un lien virtuel entre la galerie et l’atelier.
Même sens de la mise en scène, avec toujours autant de finesse et de légèreté dans la seconde salle de l’exposition, où quelques objets sont posés sur une table, le mur du fond qui accueille un dessin grand format est en cours de recouvrement, un pot de peinture et un rouleau, le dessin disparaît peu à peu sous les coups de pinceaux.
Comme une autre pièce de cette maison imaginaire, la dernière salle accueille un imposant buffet, transformé en petit théâtre d’objets, dans ce tiroir un morceau de pain, dans cette vitrine des photographies de femmes qui posent.
Zoe Mendelson
— Scheherazade’s Sideboard, 2008. Installation mixed media interactive dans un buffet datant des années 1920, papier peint. Dimensions variables
— The Coronet, 2008. Stylo feutre sur papier calque, 29,7 x 21 cm
— The projectionist’s illusion, 2008. Installation (projecteurs anciens, papier, dessins muraux au crayon de papier). Dimensions variables
— The projectionist’s illusion ( détail), 2008. Installation (projecteurs anciens, papier, dessins muraux au crayon de papier). Dimensions variables
— Self-defeating lying archive, 2008. Fax, papier Thermo-transfert, Dimensions évolutives
— Portable Mini Golf, 2007. Collage et dessin sur papier, 30,5 x 46 cm