Le Centre Pompidou-Metz consacre une exposition monographique à Oskar Schlemmer, chorégraphe allemand ayant révolutionné les arts de la scène, notamment à travers son enseignement au Bahaus. Plaçant l’étude du corps en mouvement au centre de ses réflexions, Oskar Schlemmer a revisité les codes de la représentation, son Ballet triadique faisant office d’œuvre-manifeste. L’exposition « L’homme qui danse » présente des Å“uvres graphiques et peintes, des figures et costumes, mais aussi rideaux de scène, masques, sculptures, affiches et documents d’époque issus pour la plupart des collections du Buhnen Archiv Oskar Schlemmer.
Oskar Schlemmer: l’homme qui danse et son Ballet triadique
A l’issue de la Première Guerre mondiale, Oskar Schlemmer prend conscience de la nécessité de réévaluer la place de l’homme dans ce nouveau monde. Désireux de voir éclore de nouvelles formes théâtrales, il élabore le Ballet triadique après dix années de recherche sur la relation du corps à l’espace. Imaginée à partir de la mise en mouvement de costumes polychromes, la pièce donne à voir une danse libérée de tous les codes de l’art chorégraphique. Lors de la première du ballet en 1922, à Stuttgart, le chorégraphe endosse lui-même l’un des treize costumes, celui de L’Abstrait. Les personnages colorés du Ballet triadique sont tous présentés dans l’exposition, de même que l’ouvrage Danse Figures qui retrace la genèse de cette création à travers quatre-vingt pages de croquis et études préparatoires.
Étude du corps et naissance d’une forme humaine abstraite
Oskar Schlemmer place l’étude du corps au cœur de sa réflexion artistique et de son enseignement au Bauhaus. Chorégraphe autant que plasticien, il participe activement aux débats qui animent l’école autour des questions de la synthèse des arts ou encore de l’importance de la maîtrise des techniques. Durant cette période de création féconde, Oskar Schlemmer se détache de la vérité anatomique pour modeler des corps abandonnés aux lois de l’abstraction. Par ailleurs, il invente également de nouvelles formes chorégraphiques, telles la Danse des bâtons, la Danse du métal ou encore la Danse du verre.
Avec cette exposition monographique, le Centre Pompidou-Metz invite les visiteurs à découvrir les diverses casquettes d’Oskar Schlemmer, plasticien, théoricien, danseur et chorégraphe. Mais au-delà des documents et ouvrages plastiques, l’exposition propose également des performances, concerts et pièces de danse. «L’homme qui danse» espère ainsi parvenir à transporter le public dans l’esprit festif et expérimental du Bauhaus des années 1920.