L’exposition exposée
La plupart des expositions dites muséales sont régies par des codes de réalisation, des conventions de présentation et de transmission. «L’exposition exposée» propose comme sujet de réflexion et d’expérimentation ce format en lui-même. Les expositions se construisent sur une temporalité, elles sont visibles pendant une durée limitée, ont lieu dans des espaces dédiés ou non à la présentation des Å“uvres tels que le White Cube, des lieux patrimoniaux, etc. A l’intérieur, les Å“uvres sont présentées selon des principes standards (type d’accrochage, mobilier, lumière, etc.), répondant à une volonté de visibilité. Dans ce sens, des outils complètent la lisibilité des Å“uvres: cartels, visites, documentation, conférences, rencontres, etc. Au-delà de l’espace et du temps d’ouverture de l’exposition, l’information circule via une communication spécifique (carton d’invitation, voie de presse, etc.).
Ces présentations ont donc des points communs malgré leurs formes multiples (expositions collectives, monographiques, foires, etc.) et la diversité des espaces occupés. Les études et expérimentations d’historiens de l’art et de commissaires d’exposition, ont déjà pu questionner les pratiques de l’exposition. Mais que se passe-t-il quand les artistes utilisent ces principes inhérents à la présentation, à la diffusion et à la transmission de la production artistique? Les Å“uvres peuvent-elles interroger les conventions liées aux espaces, à la temporalité et la présentation? Ainsi, Vlad et Alina Turco utilisent le White Cube comme le cadre d’exposition le plus conventionnel et le répliquent en miniature («My First White cube», 2009), Neven Allanic l’utilise comme une zone d’actions mimées à travers le cadre délimité de l’objectif de la caméra et Sammy Engramer l’interprète dans un rapport de fascination. Par l’installation, Chloé Quenum considère l’espace comme le lieu d’expérimentation. La diffusion de l’exposition est aussi traitée: la photographie comme trace de l’exposition (Davide Bertocchi et Samon Takahashi, «Interstellar Statics»), le discours et ses outils comme source de travail (Andrea Fraser), le support de communication comme un espace d’intervention (Julien Nédélec) et la critique comme outil (Jérôme Allavena et Nicolas Muller). Enfin, les obligations d’organisation sont détournées et revendiquées dans les Å“uvres de Guillaume Aubry, Aurélien Mole et Julien Tiberi. Ainsi, sans vouloir être exhaustive, l’exposition propose de porter son attention sur quelques principes liés à son existence.
À travers cette exposition, réunissant une sélection d’oeuvres d’artistes émergents mais également d’artistes confirmés, pour la plupart inédites à Marseille, Astérides poursuit l’exploration des formes de monstration par l’intermédiaire de l’analyse formelle mais aussi conceptuelle que peuvent en faire les artistes.
Vernissage
Vendredi 10 septembre 2010 Ã partir de 18h