Communiqué de presse
Katia BourdarelÂ
L’Expérience verticale
Faut-il affronter la réalité ou bien l’agrémenter d’artifices pour mieux la contourner ? Ainsi s’interroge Katia Bourdarel pour son exposition personnelle à La B.A.N.K. Fidèle à son univers innocent et cruel, elle ouvre son imaginaire à la mythologie et nous propose une immersion linéaire, progressive vers le monde perdu de notre enfance.
«L’expérience verticale», telle une thérapie régressive, exacerbe notre nostalgie par des illusions de contes de fée ; dans cette enfance idéalisée, on vole comme un oiseau et on est entouré d’animaux fantastiques.
Paradoxalement, cette plongée se fait vers le haut, comme si le retour à un état premier exigeait qu’on se transcende. L’envol est peut-être autant une métaphore de la liberté que de la renaissance.
Sur la toile, les teintes se fondent les unes aux autres et les personnages prennent la couleur de la forêt. Sculptures anthropomorphiques, les serres argentées du rapace sont restées ancrées dans un arbre comme un prolongement naturel de son support. Animal, végétal, minéral, le passage d’un état à l’autre se fait sans heurt.
Mais on ne s’y trompe pas, le voyage est merveilleux, mais Katia Bourdarel ne propose pas de remède contre la mort. Son monde enfantin est piégé de part en part et il est si tentant de braver les interdits. Pour arrêter de vieillir, il faut garder son innocence et si la fillette de l’ombre du vent devient lolita, elle se brûlera les ailes et tombera de l’arbre.
Les Peter Pan ne seraient en fait que de grands enfants qui rêvent aux étoiles. Comme pour James Barrie, ils ne vivent en liberté que dans nos rêves. Que se passe-t-il quand on ouvre les yeux ?
Wall-paintings en noir et blanc, les filles d’Electre, oiseaux à tête de femmes, veillent et planent au-dessus d’eux, attendant le moment propice pour fondre sur leurs âmes et les entraîner vers l’enfer ou tout simplement les obliger à grandir. Fermons les yeux et ne laissons pas filer notre part d’enfance…
critique
L’Expérience verticale