L’Expérience de la céramique

Présentation
Jeanne Quéheillard, Laurence Salmon
L’Expérience de la céramique

Depuis 1993, une soixantaine de créateurs internationaux ont collaboré avec le Craft, autour d’une même démarche : s’approprier la céramique comme moyen d’expression et de création, et pousser l’expérimentation du matériau et de ses limites.

Parmi ces artistes, on retrouve Ron Arad, Frédéric Borel, Pierre Charpin, Matali Crasset, Wim Delvoye, Sylvain Dubuisson, Nathalie Du Pasquier, Christelle Familiari, Philippe Favier, Olivier Gagnère, Eric Jourdan, Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, Ross Lovegrove, David Lynch, Ingo Maurer, Mathieu Mercier, Javier Perez, Anne & Patrick Poirier, Georges Swoden, Martin Szekely…

Une iconographie importante montre les différents projets des créateurs (dessins, croquis ou maquettes) et leurs réalisations céramiques.

Extrait de «L’Expérience de la céramique» de Jeanne Quéheillard

«Quand ils répondent à l’invitation du Craft (Centre de Recherche sur les Arts du Feu et de la Terre), les artistes, les architectes et les designers acceptent de produire avec la céramique, quelle qu’en soit la nature : de la porcelaine de nos assiettes, très courante, jusqu’au carbure de silicium, une céramique technique utilisée pour les joints de pompes à eau ou, plus étonnamment encore, pour les miroirs des télescopes de l’espace. En même temps, ils participent au projet du Craft en tant que centre de recherche.

Cette volonté de recherche agit dans chacun des projets, servant de clef de voûte à ce qui les motive. L’intention annoncée est de se saisir de la céramique comme médium et de provoquer des passerelles entre le monde de l’art et celui de l’industrie. L’invitation faite aux artistes (au sens Le plus générique du terme) varie selon qu’ils doivent répondre à une configuration imposée — celle d’un binôme préétabli avec une entreprise ou un commanditaire, par exemple — ou qu’ils doivent instituer leur propre question et modéliser son développement. Cependant, leur intervention est provoquée sans programme préconçu. Autrement dit, les conditions de l’expérience sont renvoyées au créateur, qui va pouvoir en grande partie définir la méthode, la temporalité et la matérialité de sa proposition.

L’observation du dispositif mis en place, des ceuvres produites et des process développés par les créateurs permet de préciser la spécificité de cette recherche et la singularité de l’expérience menée au Craft.»

Les auteurs
Jeanne Quéheillard est enseignante et chercheuse.
Laurence Salmon est enseignante et journaliste.