Alors que toutes les écoles d’art de France sont en passe d’obtenir la reconnaissance de la qualité de leurs cursus par l’obtention du grade de master pour leurs diplômes supérieurs (DNSEP), confirmation de leur rattachement à l’enseignement supérieur…
Alors que les écoles territoriales à la suite des écoles nationales se préparent à l’autonomie juridique, condition imposée pour l’exercice d’un enseignement
supérieur, les villes qui sont notre tutelle administrative et qui sont, de très loin, les principaux financeurs de notre fonctionnement, devraient dans le moment présent, épauler, soutenir et défendre des institutions qui sont, partout où elles existent les matrices de la création et de la recherche dans le domaine artistique ainsi que des lieux privilégiés de diffusion et de formation culturelle…
Il est accablant d’apprendre que certaines villes, parmi lesquelles Avignon, déstabilisent leur école d’art et mettent en danger leur mutation en ce moment crucial de leur existence.
Le moment actuel est celui de la transition et du passage, autrement dit de fragilité pour nos écoles qui, tout en se glissant dans un nouveau cadre, n’entendent pas perdre l’originalité et l’efficacité de leurs propres modes pédagogiques. En de telles circonstances, l’affirmation politique du soutien qu’apportent les villes (ou bien des communautés d’agglomération ou de pays) à leurs établissements d’enseignement supérieur artistique est plus indispensable que jamais. Il implique la garantie des moyens en tous genres nécessaires au franchissement de ce passage qui conditionne l’accès au statut d’institution autonome délivrant des diplômes que le système français s’apprête enfin à reconnaître comme incontestablement de caractère supérieur.
Les écoles d’art ne sont pas seulement des lieux d’enseignement, elles sont aussides lieux de création et d’invention artistique, des bases à partir desquelles se déploient des initiatives publiques qui alimentent les politiques culturelles des villes et contribuent à leur rayonnement. Elles sont inscrites dans des réseaux et des partenariats locaux, nationaux et internationaux qui, à divers niveaux, interviennent comme des opérateurs culturels de premier ordre. Elles contribuent à leur dynamisme et à leur efficacité.
L’école d’art d’Avignon est tout cela, mais elle est aussi celle qui, historiquement a originellement imaginé, puis créé et animé le réseau des écoles d’art du sud. Elle est le maillon indispensable de cette dynamique de réseau grâce auquel, sur deux régions, grâce à la confiance accordée par les villes, l’Etat et les conseils régionaux de Provence Alpes Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon, sur un vaste territoire fortement urbanisé, une offre pédagogique variée et complémentaire a pu s’épanouir et se diversifier
L’école d’art d’Avignon appartient au réseau des écoles d’art du Sud comme elle appartient à la ville d’Avignon. Ce réseau n’a pas de centre, chaque école incarnant à sa manière un centre mais c’est à partir d’Avignon qu’il a pris forme et cela ne nous est pas indifférent. C’est pourquoi nous demandons collectivement à la ville d’Avignon qu’elle garantisse à son école d’art la stabilité nécessaire à la traversée délicate de la conjoncture actuelle.
Le réseau des écoles supérieures d’art du sud de la France