L’exposition « L’Éternité par les astres » au centre d’art contemporain Les Tanneries, à Amilly rassemble les œuvres de dix artistes contemporains et un film de Guy Debord : des photographies, vidéos et œuvres sonores autour d’une aspiration à de nouvelles utopies et de nouvelles perceptions du monde.
« L’Éternité par les astres » : l’utopie d’Auguste Blanqui
Le titre de l’exposition, « L’Éternité par les astres », est tiré d’un livre d’astronomie rédigé par Auguste Blanqui alors que le révolutionnaire, penseur et acteur de la de la ComÂmune de Paris, rédigea au cours d’un de ses nombreux séjours en prison. Les astres évoqués sont ceux qu’il pouvait apercevoir à travers la lucarne de sa cellule, un ciel étoilé qui évoque à Auguste Blanqui la nature mécanique des lois qui structurent l’uniÂvers et les destinées humaines, mais aussi sur la potentielle infinité de combinaisons de ces lois.
L’exposition, sous l’impulsion de sa commissaire Léa Bismuth adapte librement la pensée d’Auguste Blanqui en exprimant « une aspiration à autre chose, à d’autres possibles ». Autour de cette idée sont rassemblées les œuvres de dix artistes contemporains et celle de l’écrivain, cinéaste et révolutionnaire Guy Debord.
De Guy Debord à Mel O’Callaghan : l’aspiration à d’autres possibles
L’installation vidéo intitulée Épure de Rebecca Digne reflète des gestes primaires : on voit les mains de deux hommes traçant à la craie des lignes sur le sol. Ces traits sont ceux de charpentiers dessinant l’ébauche de leur travail : ils sont destinés à un déploiement du sol vers le ciel. A travers cette captation vidéo s’exprime l’attention accordée à des gestes artisanaux en ce qu’ils participent à nous construire et à nous inscrire dans le monde. La carte étoilée s’élève pour devenir charpente et protéger l’humanité.
Le dispositif vidéo Ensemble réalisé par Mel O’Callaghan est composé de deux vidéos en sans son sur lesquelles on voit un homme, seul et sans défense, face à trois hommes protégés et casqués qui dirigent contre lui une lance d’incendie. L’opposition de l’homme muni de sa seule endurance physique devient la métaphore de la capacité de l’homme à résister aux puissances qui voudraient le soumettre. Ici, l’art cristallise une réflexion politique sur la nécessité de la résistance.
Le film In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord apparaît comme un prolongement de la réflexion d’Auguste Blanqui. Comme celui-ci, les Å“uvres de l’exposition portent une incitation à bousculer les forces établies, à refuser le fatalisme et une vision généraliste du monde : elles explorent les voies détournées et les bifurÂcations pour ouvrir de nouveaux modes de perception et de possibles utopies.