Kitsou Dubois, Fantazio
L’été en apesanteur
D’un côté, il y a Kitsou Dubois, chorégraphe connue pour ses affinités avec l’apesanteur, le vol, la légèreté. De l’autre, il y a Fantazio, musicien à voix et à contrebasse, pas le plus discret des instruments donc, et homme hanté depuis l’enfance par la figure pas toujours sympathique, mais toujours écrasante, de l’éléphant. Entre ces deux univers qui ne pèsent pas le même poids, le Théâtre de la Cité internationale propose une rencontre où le spectateur ne cessera d’osciller des hauteurs à la terre ferme. La soirée sera donc à rebonds et à tiroirs. Kitsou Dubois apportera avec elle des images qu’elle a réalisée au cours de ses diverses expériences en apesanteur. Dans sa besace aussi, des numéros de cirque, pour de jeunes circassiennes où elle s’efforce de repenser le rapport des corps à l’agrès, moins virtuoses, plus intérieurs, plus fragiles.
Autour de cette recherche aérienne, graviteront Fantazio et son invité DJ Shalom a.k.a. Catman, qui expérimenteront chaque soir une cuisine sonique différente. Habitué des prairies, hangars, hall d’hôtel, capitale, quais de gare et autres sous-préfectures, Fantazio converse avec son instrument d’une voix que n’effraient pas les plus bizarres expérimentations vocales grâce à des textes qui revisitent, entre autres, la tradition de la chanson réaliste ou le no future de la musique punk. Quant à DJ Shalom a.k.a Catman, il ose en triturant ses instruments le très grand écart entre la bonne grosse musique de club presque enfantine et des compositions hyper expérimentales.
Kitsou Dubois est une chorégraphe d’abord connue pour sa recherche sur l’apesanteur, travail qui la mena dans les centres spatiaux les plus spécialisés de la planète, la Nasa, le Cnes ou la Cité des Étoiles en Russie. Beaucoup de ses pièces dansées sont le souvenir de ces expériences de vagabondage entre la gravitation zéro et notre plus terrestre condition. Même s’il lui arrive aussi de descendre sous l’eau pour voir ce que nous, corps humains, y devenons. C’est dans le cadre de ce travail sur l’apesanteur qu’elle a rencontré le cirque, pour ainsi dire par hasard.
Fantazio est un contrebassiste et chanteur et performeur, tout cela à la fois et sans doute bien d’autres choses. Il est aussi en résidence au Théâtre la Cité internationale où il a posé quelque temps ses bagages de musicien itinérant qui a aussi connu la rue, et qui écrivit de la musique pour lui, parce que c’était une urgence existentielle, et parce que, sans le sou, c’était aussi une urgence matérielle.
A l’écouter raconter comment il s’est inventé un style, ou disons une voix, on sent bien que l’improvisation, le travail sur le motif, sont essentiels à sa pratique: «En fait, la contrebasse, c’était comme un bâton de marche qui me permettait d’agir partout où je me trouvais. Je jouais assez mal, je poussais des cris, j’avais trouvé un son très guttural que je ne fais plus parce que je fume trop et que j’étais terrifié à l’idée de ne plus pouvoir le faire. Et, petit à petit, à force de faire et faire et refaire, trois à quatre fois par jour, tous les jours, j’ai découvert que j’avais une matière, une forme, que je pouvais affiner, modeler.»
Fabrication, mise en piste et en musique: Kitsou Dubois et Fantazio avec et par Pauline Barboux, Jouni Ihalainen, Claire Nouteau, Jeanne Ragu
Contrebasse et chant: Fantazio accompagné par DJ Shalom
Vidéo: Kitsou Dubois et Fabrice Croizé
Montage vidéo: Do Brunet
Lumière: Sylvie Mélis
Accompagnement production et diffusion: La Magnanerie
Horaire: 20h30