Communiqué de presse
L’esprit des fortifications
L’urbanisme de Calais est fortement marqué par des fortifications qui ont laissé leur empreinte dans l’architecture de la ville.
Pour commémorer le tricentenaire de la mort de Vauban, le musée des beaux-arts de Calais présente sa riche collection de plans anciens qui ont en commun de dresser le portrait d’une ville fortifiée. Gravures, aquarelles et photographies permettent de découvrir l’évolution d’un urbanisme défensif qui privilégie murailles, fossés, canaux et tours de contrôle pour préserver un territoire soumis à d’éventuelles incursions maritimes et terrestres. Malgré les guerres et les destructions qui s’en sont suivies, cette architecture s’est révélée impérissable, stigmatisant le caractère martial de certaines périodes historiques.
Quoique novateurs et ingénieux, les modèles architecturaux de Vauban n’ont pas résisté à l’évolution technologique et aux nouvelles tactiques offensives et défensives qui les ont accompagnées. La volonté de construire des lieux, bases de retranchement et / ou de lancement, s’est prolongée notamment dans les bunkers.
La société contemporaine, confrontée à des menaces d’une autre nature, bactériologique, nucléaire ou chimique, ne cesse de fabriquer des systèmes défensifs de protection. Pour prévenir toute attaque, des stratégies de dissuasion et de contrôle, sont également inventées, au prix quelquefois du respect des libertés.
Les artistes contemporains, qu’ils soient photographes, peintres ou sculpteurs, se soucient de la violence et de ses nouvelles formes actuelles. Si les souvenirs de Vauban peuvent paraître lointains, les thèmes de l’architecture coercitive, de l’urbanisme asservissant, de la culture de la peur et de la menace, ou plus généralement de la guerre, sont abordés dans leur travail. La guerre peut alors être considérée comme une forme de capitalisme soumise aux aléas du marché, une stratégie d’anéantissement idéologique ou encore une solution à la paix. Avec un regard cynique, factuel, compatissant ou bien humoristique, l’art contemporain continue de s’interroger sur les systèmes défensifs et offensifs, sur les formes architecturales qui ne sont pures que dans leurs lignes ainsi que sur l’homme, victimes de leurs fonctionnements. >br>
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