L’Espace d’un instant

Valérie Jouve, Emmanuelle Duron-Moreels, Thomas Léon, Karine Portal
L’Espace d’un instant

Les artistes ici rénuis s’intéressent à des situations discrètes, dans lesquelles aucun événement à proprement parler n’a lieu, et pourtant il émane de leurs œuvres un sentiment accru de présence au réel.

Plutôt que du saisissement d’un instant propre à la photographie, il s’agirait, dans les images présentées, d’un déploiement du temps, par lequel l’instant capté s’étendrait en une durée. Dialoguant avec ces photographies, les vidéos interrogent des déplacements dans le temps et l’espace par des dispositifs qui en troublent la perception. Entre l’image fixe et l’image en mouvement se dessinent des décalages subtils.

Ainsi, sous le regard de la photographe Karine Portal, les fragments du vivant, les corps comme les éléments naturels, relèvent d’instants qui paraissent issus d’un rythme intérieur, celui de l’imperceptible et lente transformation de la matière.

Valérie Jouve, photographe et vidéaste, porte son attention sur l’individu et l’espace urbain. Son travail privilégie les rythmes, les mouvements des corps, une approche musicale qui confère à ses œuvres une dimension abstraite et chorégraphique.

Les photographies d’Emmanuelle Duron-Moreels ont cette particularité de contenir en elles-mêmes un autre espace, un autre moment, comme si l’image ne présentait pas seulement son propre instant, mais une structure plus complexe que l’on apercevrait au-delà de celle-ci.

Thomas Léon réalise pour sa part des installations vidéos denses et complexes. A l’aide d’images et de sons de synthèse, il propose au spectateur des expériences immersives et paradoxales.

Ces artistes, de manières différentes, questionnent le réel en mesurant les interstices du temps et de la matière, et appellent à en faire l’expérience physique, créant ainsi une relation intense entre les individus et le temps qu’ils habitent.