L’exposition «L’Espace des possibles» présentée à l’Artothèque de Pessac explore les liens entre les arts visuels et le cinéma. Les Å“uvres de la collection de l’Artothèque et celles de partenaires privés et publics sont placées sous le prisme de cette relation de façon ludique, dans un clin d’œil à Georges Méliès.
Les travaux, dessins ou photos, de Maya Andersson, Florian Bézu, David Coste, Guillaume Dégé, Blaise Drummond, ou encore de Jérémie Gindre, ont en commun d’accorder une place centrale au paysage. Celui-ci devient l’acteur principal.
Les images de montagnes, falaises et autres concrétions rocheuses ouvrent l’exposition. Les formes minérales de Ça bouge de Jérémie Gindre, entre peinture et dessin, évoquent les décors naturels utilisés dans de nombreux westerns tels que Monument Valley ou Alabama Hills. Les dessins aux tons doux de Guillaume Dégé mettent en scène les éléments avec un sens poétique proche du surréalisme: un paysage se dévoile en tirant un écran, une montagne s’avance sur des pattes de fauve… Red Mountain de David Coste, impression sur papier d’une affiche (2,60 x 4 m), plissée par les tasseaux qui la soutiennent, donne à la masse rocheuse un aspect artificiel.
Du côte de la photographie, les œuvres de François Deladerrière, David De Beyter, Nino Laisné et Vincent J. Stoker développent elles aussi une atmosphère cinématographique propre à déclencher l’élaboration de scenarii dans l’esprit du visiteur.
Chacune de ces œuvres est l’occasion d’un dialogue entre l’image fixe et l’image animée qu’est le cinéma, et met en jeu la nature comme l’usage de la première dans la seconde. Simple décor ou acteur à part entière, naturelle ou artificielle, fiction (des photographies exposées) contre réalité (des dessins) : le va-et-vient, joyeusement déstabilisant, est constant.