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Les Visions risquées de Barbara Hammer

12 Juin - 01 Juil 2012
Vernissage le 12 Juin 2012

Depuis les années 1970, Barbara Hammer revendique la double identité d’activiste féministe et de lesbienne. Pionnière du cinéma «queer», elle a acquis une notoriété internationale dans le champ du cinéma expérimental. Son audace se manifeste dans l’exploration de la sexualité et de la jouissance féminines, jusqu’alors restées terra incognita.

Barbara Hammer
Les Visions risquées de Barbara Hammer

Dès ses premiers films (X, Dyketactics, Superdyke), Barbara Hammer invente de nouvelles représentations formelles associant les éclosions florales et végétales (Women I Love) à un vocabulaire symbolique proche du surréalisme, révélant ainsi sa proximité admirative avec Maya Deren et Claude Cahun (I Was/I Am, Psychosynthesis), auxquelles elle consacrera deux œuvres récentes (Maya Deren’s Sink et Lover Other: Claude Cahun and Marcel Moore).

L’énergie créatrice de Barbara Hammer fait feu de tout bois de la très riche syntaxe technique du cinéma d’avant-garde: surimpression, feuilletage des images, collage visuel, coloriage ou altération de la pellicule, décadrage, effet de solarisation et de négatif, manipulation à la prise de vue ou à la post-production, mettant en évidence la fragilité même du support filmique, en manipulant la pellicule sous nos yeux (Endangered). Tous ces effets techniques concourent au déploiement d’une œuvre riche en couleurs radieuses, en sons de plus en plus savamment travaillés (Generations). Même dans ses nombreux films tournés en noir et blanc, Barbara Hammer est une cinéaste de la lumière et des expérimentations perceptives. Elle est aussi très attentive à l’accompagnement sonore de ses films: musique, bruitages, effets sonores qui donnent une couleur, un ton, parfois lyrique parfois humoristique aux films et qui accompagnent le souvenir qu’on en garde.

Dès les premiers tournages en super 8mm, elle se filme seule ou avec ses amies, rendant publics les chapitres de sa vie la plus privée, et parallèlement, elle commence un travail d’archivage de la mémoire et de l’histoire cachée lesbienne et gay, sous forme d’une trilogie: Nitrate Kisses (1992), Tender Fiction (1995) et History Lessons (2000).

Son œuvre évolue avec le temps: en 2000, elle filme Devotion au Japon sur une sorte de «communauté» de cinéastes autour d’un producteur charismatique, puis Resisting Paradise en 2003, ou «comment être artiste en temps de guerre?», en 2007 un documentaire sur les femmes plongeuses de l’île japonaise de Jeju-Do en Corée du Sud. En 2011, son dernier film est un hommage à la cinéaste Maya Deren, après avoir signé, en 2008, un film douloureux A Horse Is Not A Metaphor où le combat contre le cancer se ressource dans l’amour de la vie et le jaillissement de l’énergie est lié à la beauté de la nature.

Danièle Hibon

Vernissage
Mardi 12 juin 2012

 

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