L’exposition « Les Tableaux vivants » présentée dans la Galerie de Micro Onde, Centre d’art de l’Onde à Vélizy-Villacoublay, est une proposition inédite de Karina Bisch. Le travail pictural de celle-ci, entre art et artisanat, s’y déploie comme sur une scène où se télescopent des motifs issus de l’histoire de l’art et du design.
« Les Tableaux vivants » : la peinture déborde de ses cadres
Avec l’exposition « Les Tableaux vivants », Karina Bisch cherche à redéfinir les codes de l’exposition de peinture. Pour l’occasion, l’espace du centre d’art devient une scène de théâtre sur laquelle la peinture déborde de ses cadres et émancipe ses motifs jusqu’à les voir devenir des objets.
Le titre de l’exposition, « Les Tableaux vivants », renvoie à l’impression qui se dégage de voir l’espace habituel de la peinture, délimité par la toile, être éclaté au profit d’une vision tridimensionnelle. Trois toiles de format monumental (quatre mètres sur quatre) sont ces tableaux vivants sur lesquels s’inscrivent hors de toute hiérarchisation divers motifs connus empruntés à l’histoire de l’art comme le triangle de Frank Stella, l’algue d’Henri Matisse ou encore les formes oblongues ponctuées de lignes et de points noirs propres au groupe Memphis, mouvement de design et d’architecture italien.
Karina Bisch se réapproprie les motifs de l’art abstrait
Trois tabourets en bois brut Ulmer imaginés en 1954 par l’architecte, artiste et designer suisse Max Bill sont disposés en face des tableaux. Utilisés tels des accessoires de scène, ils incarnant aussi une des expressions du modernisme suisse et allemand et deviennent ainsi un autre des motifs-objets peuplant la chorégraphie conçue par Karina Bisch. Enfin, sur les tabourets sont posés trois coussins brodés par cette dernière, dont les motifs différents font écho à ceux des toiles.
L’exposition s’inscrit dans la pratique de la reprise qui est celle de Karina Bisch, dans un questionnement sur la place occupée aujourd’hui par les figures majeures de l’histoire de l’art. Une pratique qui prend parfois la forme d’un hommage aussi ludique que respectueux aux grands noms de l’art abstrait tels que Fernand Léger, Sonia Delaunay ou Kazimir Malevitch.