Sophie Sainrapt
Les rires d’Eros
La réserve Area dévoile un ensemble d’une quarantaine d’oeuvres de Sophie Sainrapt lors de son exposition Les Rires d’Eros, consacrée au nu féminin, du 11 mars au 25 avril 2009.
L’exposition « Les rires d’Eros » s’inscrit dans le cadre de la manifestation féminin pluriel qui vise à mesurer la diversité de la création contemporaine féminine. Cet événement regroupant plusieurs galeries & institutions parisiennes se déroulera du printemps à la fin de l’été 2009, en parallèle de l’accrochage des collections permanentes du Centre Pompidou qui sera pour la première fois consacré aux femmes.
Les rires d’Eros
L’exposition de Sophie Sainrapt rassemble des nus. Des nus féminins.
Sous le titre « Les rires d’Eros » on pourrait croire qu’elle se moque de Georges Bataille et de ceux qui, voilà quelques décennies, plaçaient les jeux du corps du côté des larmes.
Mère, Sophie Sainrapt est aussi haut-fonctionnaire. Où trouve t-elle le temps pour peindre ?
A travers ce qu’elle peint, c’est toute la question de la nécessité de l’art qui se trouve posée et aussi celle de la féminité. Ce qu’elle peint ce sont des corps de femmes, parfois mais rarement le sien et observe sans jamais être voyeur. Une femme alanguie, une femme enceinte, une femme toujours comme une interrogation.
En rien ces nus ne sont ceux qu’un homme pourrait regarder, justement parce qu’elle comprend le corps d’un autre oeil. La texture de ces oeuvres est comme jetée, c’est toujours la rapidité qui préside à son travail. Non pas la rapidité du faire mais celle d’une compréhension innée. La main et l’oeil chantent de concert le féminin joyeux.
Écoutons le cinéaste Pascal Aubier : « Parce que Sophie est une femme, une petite femme même, et vive, très vive. Qui sait rire et regarder. Son regard un peu mordant et malicieux, parfois triste, parfois gai. Son regard transperce ce qu’elle aime de la vie, se répand autour d’elle. Elle est gourmande, amoureuse, féroce, méchante, très méchante, délicieuse…»
Ou encore le célèbre écrivain Guy Goffette qui s’est épris de son atelier : « Pas de chevalet ni de tréteau, pas d’installation ici… On est chez Henri Miller, la seule crucifixion qui vaille est en rose, le seul sang est celui d’une guêpière, le modèle privilégié une femme toute en rondeur qui se cambre sous la caresse, s’ouvre et s’offre pour que la vie prenne feu soudain en elle… Rien n’est possible en peinture pour Sophie Sainrapt qui ne passe d’abord par son propre corps, l’histoire de sa vie, les secrets de son coeur et tout ce qu’elle roule dans son sang. »
L’exposition est accompagnée d’un livre aux éditions Area avec des textes de Guy Goffette et de Pascal Aubier.