A l’initiative de l’association Le Magasin-Centre National d’Art Contemporain, l’œuvre Les Racines du mal, de Didier Faustino, a été prêtée par le Centre national des arts plastiques à la Ville de Grenoble. Inaugurée le 5 février 2016 dans le square des Fusillés, elle y restera pour une durée de cinq ans. Les Racines du mal (titre éponyme d’un roman d’anticipation écrit en 1995 par Maurice Georges Dantec) est un lampadaire public à la base tentaculaire. La base de l’œuvre forme en effet une sorte de dôme virtuel sous lequel des sièges ou d’autres meubles urbains peuvent être disposés. Les Racines du mal ménage ainsi en son sein un espace dédié au repos et à l’échange, permettant à chacun de s’approprier une partie de l’espace public et d’improviser de petites réunions.
Á l’instar de nombreux projets de Didier Faustino, Les Racines du mal nous pousse à nous interroger sur notre place et notre rôle dans ce monde, à travers notre relation à l’espace construit dans son immédiateté et sa temporalité. Le lampadaire public a été spécifiquement conçu pour la 27ème biennale de São Paulo en 2006 dont la thématique était «Comment vivre ensemble?». Ce titre reprend celui des cours donnés par Roland Barthes au Collège de France, entre 1976 et 1977, où le professeur proposait une réflexion autour de la question initiale «A quelle distance dois-je me tenir des autres pour construire avec eux une sociabilité sans aliénation?». L’œuvre a ensuite été exposée au Centquatre-Paris dans la cour Curial Nord de mai 2009 à avril 2013.