Le 12 mai 2012, un rassemblement a eu lieu devant le MK2 Quai de Loire (Paris, IXe), en présence des syndicats, des projectionnistes et des agents d’accueil.
Les opérateurs des autres sites n’ont pas démarré leurs projecteurs, ce qui a entraîné l’annulation de plusieurs séances sur plus de la moitié des cinémas MK2.
Dans une lettre ouverte, les projectionnistes du réseau expliquent les raisons de leur appel à la grève:
«Depuis 6 mois, la direction de MK2 tente de profiter du passage au cinéma numérique pour «proposer», sous menace de licenciement, un avenant au contrat des opérateurs projectionnistes. L’objectif: les rendre multivalents (accueil/caisse/comptoir confiserie, simultanément à la tenue des cabines de projection) sur la totalité de leur service.
Ce redéploiement a déjà été entamé avec des conséquences visibles sur les projections et l’accueil du public: difficultés pour renseigner correctement les spectateurs, manque d’effectifs aux caisses, salles difficilement nettoyables entre les séances, qualité des projections incertaine… Malgré des tarifs en hausse permanente.
De plus, le salaire proposé aux projectionnistes est de très loin le plus bas des réseaux de cinéma parisien (UGC, Gaumont/Pathé), en particulier pour les salaires d’embauche, au même taux horaire depuis près de 15 ans!
En réponse, le «dialogue social» engagé avec la direction se caractérise par des pressions sur les représentants du personnel et des entraves au fonctionnement du CE.
MK2 est né de la volonté de créer un réseau de cinéma parisien se démarquant de ses concurrents par l’exigence de sa programmation et la qualité de son accueil. Notre attachement à l’entreprise est lié à cette histoire. Nous, projectionnistes, sommes bien conscients des enjeux nouveaux qu’implique le passage au numérique et de la nécessaire redéfinition de notre travail.
Ce changement aurait pu être vu comme une opportunité, par exemple à travers la maintenance complexe des machines plus perfectionnées et une participation à l’accueil dans la mesure du possible; il n’a été vu que comme un moyen de justifier une réduction du nombre des postes qui ne profitera ni aux opérateurs bien sûr, ni aux agents d’accueil, ni, par conséquent, au réseau MK2 lui-même, à terme.
Nous ne luttons pas pour maintenir un métier obsolète mais au contraire pour clamer sa nouvelle utilité.
En vous remerciant pour votre attention et votre soutien,
Les projectionnistes de MK2.»