Marina Gadonneix, Marie Quéau, Silvana Reggiardo
Les Précipités 3
Le Centre photographique d’Île-de-France présente pour la troisième édition de son programme Les Précipités le travail de trois artistes réalisé au cours de leur résidence au sein du centre.
Les photographies de Marina Gadonneix et Marie Quéau se juxtaposent au sein d’un accrochage collaboratif intitulé Entre la plume et le marteau. Leurs recherches respectives se réunissent autour d’une question commune: dans quelle mesure peut-on recourir à la fiction, et comment la mettre en œuvre, pour appréhender l’inexplicable? Toutes deux focalisent leurs observations sur l’aboutissement d’un processus en marche.
La série Phénomènes de Marina Gadonneix consiste à photographier la simulation de phénomènes naturels en laboratoire. Ses photographies sont le fruit d’une situation paradoxale: le lieu artificiel qu’est le laboratoire devient un espace d’analyse, de mesure et de contrôle de la nature, perçue à la fois comme un macrocosme et un microcosme. Ces clichés relèvent autant de la photographie scientifique que de la photographie de paysage et nourrissent la réflexion de Marina Gadonneix sur le rôle de la fiction dans la représentation de la réalité.
Le projet photographique Odds and Ends (bouts, restes, bric-à -brac) de Marie Quéau se place lui aussi à la frontière entre documentaire et fiction. Les clichés de cette série sont réalisés selon une démarche très précise, en deux temps: la prise de vues sur le terrain et le collage et montage en atelier. Mêlant des images d’avions écrasés et démantelés, de primates et de paysages sauvages, ces photographies font appel à l’imaginaire commun nourri par les romans de science-fiction. Elles utilisent des éléments réels liés à l’espace, la primatologie, la technologie ou l’accident pour les projeter dans le champ des fantasmes scientifiques et raviver la question des origines de l’humanité.
Silvana Reggiardo présente avec Effet de seuil des photographies qui exploitent leurs propres limites. La photographie est ici perçue comme un outil de vision bien plus que de captation. L’architecture urbaine et les façades de verre constituent le support principal de photographies qui ne révèlent jamais d’emblée leur sujet. Les variations de lumières, les reflets, les effets de profondeur, de structuration de l’espace, et de transparence sont autant de moyens pour Silvana Reggiardo de troubler notre perception. En utilisant les limites de l’image, elle explore le rapport permanent entre description et fiction abstraite.
Vernissage
Dimanche 12 juin 2016.