ART | EXPO

Les Ponts de singe n°0

26 Juin - 10 Juil 2010
Vernissage le 25 Juin 2010

Romaric Hardy est un chasseur d'images, un braconnier du réel qui écume les faubourgs, pourcahsse chaque ombre dans les ruelles. Quant à Pierre Laveille, son univers est esthétique sans verser dans le registre de l'absolue contemplation.

Communiqué de presse
Pierre Lavielle, Romaric Hardy
Les Ponts de singe

Les ponts de singe, c’est quoi ça encore? (demandent-t-ils…)
 
Mieux qu’une réponse, « Les Ponts de singe » voudraient instaurer une série de questions que les étudiants s’adressent (à) eux-mêmes, alors même qu’ils se retrouvent aujourd’hui —et souhaitons-le, à jamais— au beau milieu d’un devenir-artiste individuel autant qu’impersonnel…
 
De fait, ce numéro inaugural des Ponts de singe est le résultat d’une attitude éminemment réflexive. En effet, c’est à l’initiative expresse d’anciens étudiants de l’Esbaco —Romaric Hardy et Pierre Lavielle— que nous devons la conception mais aussi la réalisation de la première d’une opération appelée à se renouveler chaque année: l’organisation, à Cherbourg, d’une (ou de plusieurs) exposition(s) selon les principes suivants: 1/ mettre en regard le travail de deux artistes (et/ou d’anciens étudiants) dont 2/ l’un doit être expressément issu de l’Esbaco; enfin 3/ éditer et publier une brochure qui accompagne l’exposition mais ne l’illustre en aucun cas.
 
Ainsi donc, de deux choses jamais l’une: ce sont les exétudiants eux-mêmes qui programment et investissent deux types d’espace au moins —la chapelle et la brochure—, en assumant le commissariat respectif d’une double exposition, elle-même dédoublée par les textes post- ou parapédagogiques de deux critiques d’art, par ailleurs professeurs à l’Esbaco.
 
« In Advance of the Broken Arm » —comme dirait Duchamp— ou par delà les expositions et les publications ordinairement consacrées aux diplômés des écoles d’art, folioles à vrai dire, plus ou moins censées assurer leur insertion dite professionnelle, « Les Ponts de singe » constituent à leur manière un manifeste.

En effet, aucun aspect de la production d’une telle opération artistique qui ne soit ici, expressément investi et translaboré par les artistes(-étudiants): comme tout apprentissage vis-à-vis de tout enseignement, toute réalisation est indéfectiblement un moment de la conception, et réciproquement.
 
Que Romaric et Pierre soit en outre remerciés pour avoir su se coudoyer en bonne intelligence sans devoir pour autant renoncer à la qualité hautement singulière de leurs recherches artistiques respectives.

De telle sorte que mutatis mutandis, en feuilletant ces premiers « Ponts de singe », on se souvient de Ludwig Wittgenstein écrivant ceci: «Et nous pouvons, en parcourant ainsi de multiples autres groupes de jeux, voir apparaître et disparaître des ressemblances. Et le résultat de cet examen est que nous voyons un réseau complexe de ressemblances qui se chevauchent et s’entrecroisent […] Je ne saurais mieux caractériser ces ressemblances que par l’expression d’air de famille.»
 
Ainsi auront-ils su, l’un de manière quelque peu furtive, l’autre de façon plus laconique, nous faire entrevoir à même leurs œuvres la communauté spectrale —non-visible et non-cachée comme telle— des anciens étudiants comme des futurs artistes issus de l’Esbaco (entre autres…)

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