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Les os des pierres se ressoudent plus vite que les nôtres

02 Avr - 31 Mai 2014
Vernissage le 02 Avr 2014

Boris Chouvellon tente de reproduire une représentation de la ruine moderne. Il prélève dans le monde réel des objets, des formes, des impressions qu’il transforme ensuite dans l’espace de l’atelier. Son but est d’opérer des déplacements et des déconnexions qui amènent des fragments du monde vers une dimension onirique et en révèlent aussi l’état.

Boris Chouvellon
Les os des pierres se ressoudent plus vite que les nôtres

Les sculptures monumentales de Boris Chouvellon parasitent poétiquement l’espace d’exposition de la compagnie: elles semblent avoir poussé à l’intérieur du lieu. Émanation, excroissance, disproportion extrême où l’homme n’est plus la mesure des choses. Le manège fossilisé enferme toute la vitesse et le tourbillon de l’enfance. C’est une deuxième enfance qui surgit, celle des terrains vague, non plus celle de l’école. Le béton et les fils de fers produisent un anéantissement, une disparition elle-même poussée vers la disparition, en faisant surgir une incohérence formelle.

Plusieurs œuvres de Boris Chouvellon ont été produites par La compagnie spécialement pour l’occasion, dont c’est notamment le cas de la sculpture monumentale en béton (Un drôle de manège) située à l’entrée. Parmi les autres œuvres, des colonnes de pneus au milieu desquels se trouve une machine à barbe-à-papa noire, un buste antique façonné avec un gilet de sauvetage de bateau en béton, des paysages photographiés à travers la radiographie du crâne de l’artiste…

«Mon champ d’exploration se situe à la limite de l’espace urbain et sa périphérie (territoriale, sociale, et humaine). Avec une pratique de la déambulation, je navigue (à pied, en voiture, en train) dans des espaces frontières (voies périphériques, autoroutes, littoraux, cours d’eau).
Je tente de reproduire une représentation de la ruine moderne ou se greffe aussi bien zones agricoles, industrielles, commerciales, et zones de construction à l’abandon, oubliées. Tous ces états du monde contemporain sont documentés, photographiés, enregistrés, filmés.

Ma méthode de travail consiste à prélever dans le monde réel des objets, des formes, des impressions que je transforme ensuite dans l’espace de l’atelier. Mon but est d’opérer des déplacements et des déconnexions qui en même temps qu’ils amènent des fragments du monde vers une dimension imaginaire, onirique en révèlent aussi l’état. Ce processus est à chaque fois une expérience tendue, sur le fil du rasoir, proche du déséquilibre où je tente d’éviter l’enfermement qu’engendre la répétition des formes, des motifs et de la maîtrise. Pour cela, je m’impose des protocoles de travail qui produisent l’épuisement physique, à la limite de la saturation du dégoût, alors que je suis dans la phase de production de mes œuvres.» (Boris Chouvellon)

L’exposition «Les os des pierres se ressoudent plus vite que les nôtres» présente également The Recess (la cavité), une installation vidéo de l’artiste polonais Marcin Malaszczak.

Vernissage
Mercredi 2 avril 2014 à 18h

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