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Les nouvelles photographies du collectif

28 Mai - 31 Mai 2010
Vernissage le 28 Mai 2010

Quatre jeunes photographes ont rejoint le bar Floréal: Lucile Chombart de Lauwe photographie comme elle respire; Mara Mazzanti montre ce que la société a tendance à glisser sous le tapis; Nathalie Mohadjer porte une distance critique et amoureuse envers ses sujets; Laetitia Tura s'installe dans le réel et le creuse.

Lucile Chombart de Lauwe, Mara Mazzanti, Nathalie Mohadjer, Laetitia Tura
Les nouvelles photographies du collectif

Quatre jeunes photographes ont rejoint le bar Floréal. Quatre nouveaux regards qui viennent enrichir notre diversité.

Lucile Chombart de Lauwe, qui photographie comme elle respire, avec son envie de changer le monde et de le chanter; Mara Mazzanti, son empathie avec ce que notre société a tendance à glisser sous le tapis; Nathalie Mohadjer, son objectivité brûlante, sa distance critique et amoureuse; Laetitia Tura, sa façon de s’installer dans le réel, de le creuser et d’y mettre du sens.

Lucile Chombart de Lauwe s’intéresse aux travailleurs nocturnes. Ceux qui prennent le relais d’un métier habituellement effectué en journée. Un travail en continu. Exclus au regard des standards du travail, non du fait de leur activité, mais par l’heure à laquelle elle a lieu. C’est un négatif. Un univers à part entière, avec ses propres lois. La lumière s’y fait rare, elle ne suffit plus aux besoins physiques et psychologiques de l’homme, en lutte avec un rythme social. La nuit «tout est compliqué, plus long, plus lent…»

4h, c’est l’heure où le corps est le plus froid, c’est le fameux «coup de barre». Le temps d’une lutte avec un corps qui ne demande qu’à s’endormir, et un esprit qui doit cependant rester éveillé et alerte. Une tension somnolente, qui dure en silence. De la nécessité d’une présence humaine.

Mara Mazzanti a passé six mois parmi une soixantaine de transsexuels sud-américains vivant dans le même hôtel parisien, à quelques pas de Pigalle, quartier historique de la prostitution. Un hôtel meublé, à la fois havre de paix pour ces «maricones», comme elles s’appellent entre elles, mais aussi ghetto dans lequel la société les oblige à vivre, car, pour elles, se loger à Paris est un luxe.

Nathalie Mohadjer témoigne de la vie dans les camps de réfugiés bosniaques de Grab Potog, Jejevac et Prizsta, plus de dix ans après les désastres engendrés par la guerre. Confrontée à une extrême précarité et à la violence de ces déplacements ethniques, elle découvre la ténacité d’un peuple face à l’extrême adversité à laquelle il est soumis. Le 31 mars dernier, une résolution du parlement serbe condamnait pour la première fois le massacre de Srebrenica, reconnaissant ainsi sa part de responsabilité dans la mort de plus de 8000 musulmans bosniaques.

Laetitia Tura a voulu voir la frontière mexicano-étatsunienne comme une bande de terre. Ici, pas de types sautant la barrière mais le dispositif même, son déploiement de murs et de projecteurs. Par ses fractures, la frontière transforme la morphologie de la terre.

Les jeux d’ombre et de lumière mettent en avant les corps et surexposent le moment où les migrants franchissent la barrière tandis que leur histoire individuelle et collective est occultée. À l’extérieur des zones urbaines, le mur disparaît dans les montagnes. Ces brèches dans le dispositif de «sécurité» sont autant de passages possibles. La série Je suis pas mort, je suis là prolonge ce travail sur les frontières au Maroc et en Espagne.

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