Manuel Borja Villel
Les musées interpellés
 Jeudi 19 février 2009, 19h30, Centre Pompidou
Petite salle, niveau -1 – entrée libre (dans la mesure des places disponibles)Â
« Que faire face à un passé dans lequel nous ne nous reconnaissons pas et un présent qui nous déplaît ? Quelle est la fonction d’un musée dans le monde contemporain ? Peut-on échapper à l’alternative musée moderne ou musée pris dans la culture du spectacle ?
J’aimerais penser que oui. Le musée est en mouvement entre la subversion et l’absorption, la passivité contemplative et la rupture active, l’état des choses et la multitude, la création et le marché. Il est certain qu’il est très difficile de penser que les formes artistiques puissent abolir les frontières ; toutefois, servent-elles à les déplacer.
À une époque où tous les centres d’art se trouvent pris dans une spirale sans limites vers l’extension des édifices et des droits, où le capitalisme a atteint un développement qui ne connaît pas de fin, peut-être l’heure est-elle venue d’un certain repli, au sens que Pasolini donne à ce terme : non se replier sur soi mais vers le monde.
Le Reina SofÃa est aujourd’hui dans une situation privilégiée pour tenir un rôle important, parce qu’à la différence d’autres grands centres d’art européens et américains, tout y reste encore à faire. Il n’est prisonnier ni du corset moderniste ni de la culture du spectacle.
Mieux encore, dans ce Sud où les institutions sont très faibles, il a pour obligation politique de proposer et de promouvoir une alternative dont les trois points seraient: le(s) récit(s) alternatif(s) de l’histoire moderne, les nouvelles formes d’intermédiation, et la prise en considération du spectateur, non comme sujet passif ou consommateur, mais comme agent, sujet politique. » M. B.-Villel
Renseignements
Christine Bolron, 01 44 78 46 52, @Â : christine.bolron@centrepompidou.fr
Prochaines séances
— Jeudi 9 avril, 19h30 : Peter Reed, MoMa, New York « Le MoMa en tant que laboratoire »
— Jeudi 23 avril, 19h30 : Corinne Diserens « Petite introduction à l’activation du patrimoine et de l’imaginaire à l’ère de l’industrie culturelle »