ART | EXPO COLLECTIVE

Les modules. Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent

25 Avr - 23 Juin 2014
Vernissage le 25 Avr 2014

Chacun s’approprie le bâtiment du Palais de Tokyo. Vivien Roubaud détourne les soubassements du plafond afin de produire des sculptures. Thomas Teurlai suspend dans le vide des plaques de verre porteuses de sons vibratoires. Tatiana Wolksa propose un archipel de formes disparates réalisées à partir de matériaux de récupération.

Vivien Roubaud, Thomas Teurlai, Tatiana Wolska
Les modules. Fondation Pierre Bergé — Yves Saint Laurent

Les trois Modules de ce printemps 2014 sont consacrés à des artistes récemment diplômés de la Villa Arson de Nice. Chacun s’approprie le bâtiment du Palais de Tokyo à sa manière.

Vivien Roubaud
Inventer des raccords, détourner les techniques, chercher les effets secondaires, tel est le rapport que Vivien Roubaud (né en 1986, vit et travaille à Nice) entretient avec les systèmes qu’il conçoit. Quels que soient les mécanismes produits (déflagration de plumes, tempête de pollen, balais-brosses danseurs, stalactites sous perfusion, imprimante mobile et picturale…), c’est avant tout la nature même des matériaux qui prédomine. Il utilise dans la plupart des cas des «objets qui nous font vivre», ces produits «déclassés» comme il les nomme, qu’il récupère dans leur abandon urbain et décortique jusqu’à les détourner de leur usage initial pour en révéler d’autres. Ce sont autant d’objets reformulés, construits par croisements de flux et d’énergies parfois contraires. Le travail se révèle à force d’observation, de tests, d’essais et d’accidents.

Pour son exposition au Palais de Tokyo, il utilise le bâtiment comme support, révélant tout d’abord les soubassements du plafond par des effets d’éclairage inversé. Puis de ces gaines, tuyauteries, conduits, coursives et autres câbles d’alimentation, soudain révélés au visiteur, il élabore une véritable composition de sources qui s’étend dans les salles jusqu’à créer de nouveaux dispositifs. Ces derniers, greffés à leur environnement, révèlent un monde empreint de dérèglements et de tensions.

Thomas Teurlai
Qu’il modifie l’éclairage d’une pièce en faisant ruisseler de l’huile de moteur le long d’un tube fluorescent (Lumière noire, 2012) ou qu’il fasse tomber une neige noire à la fois douce et inquiétante dans un intérieur bourgeois (Dreamcatcher, 2012, en collaboration avec Quentin Euverte), c’est toujours l’environnement que Thomas Teurlai (né en 1988, vit et travaille à Lyon) cherche à transformer, aussi infime que soit son intervention.

À travers des installations qui détournent les objets de leur fonction première pour les entraîner vers un usage poétique et ambivalent, Thomas Teurlai sublime la matérialité la plus froide. Ses œuvres provoquent à la fois un certain plaisir esthétique par la familiarité des objets présentés et un doute quant à l’effet produit par ces jeux d’oppositions et de montages. La notion de risque est toujours présente, évoquée, ou assumée: avec des casques de moto mutilés (Ex-voto, 2012) ou un ventilateur dansant (Chopper Desk, 2012). La tension est palpable pour le visiteur qui ne passe jamais loin du danger. Le travail de Thomas Teurlai résonne toutefois comme une forme de réenchantement du monde. C’est ainsi qu’il propose au Palais de Tokyo une installation in situ, tirant parti de l’architecture du lieu.

Tatiana Wolksa
Économie des moyens et simplicité du geste sont à la base du travail de sculpture opéré par Tatiana Wolska (née en 1977, vit et travaille à Nice). Sa pratique, lente et minutieuse, sublime la simplicité des matériaux (de récupération, toujours) pour en extraire toute la poésie. Bois, plastique, métal sont quelques-unes de ses substances de prédilection, à l’origine de sculptures à l’aspect organique démentant l’usage premier du matériau. Ainsi une bouteille de Badoit devient-elle une forme proliférante ou des myriades de petits clous se transforment-ils en un nuage accroché à un coin de mur.

Pour son exposition au Palais de Tokyo, Tatiana Wolska présente un ensemble d’œuvres récentes ou inédites. De natures très différentes, leur confrontation entre en dialogue avec l’architecture du lieu, s’adaptant à ses particularités. Plusieurs dessins aux murs, œuvres silencieuses, font face à un système d’écoute d’insectes. Un nuage de plastique fondu, renvoie à un essaim de clous enroulé autour d’une colonne de béton. Avec les chutes et rebuts de précédentes expositions, l’artiste imagine une sculpture quasi-organique et traversant les murs. Enfin, une ligne de clous à niveau, sur le seul mur qui traverse les différents espaces de cette exposition, finit de donner une cohésion d’ensemble à l’espace.

Vernissage
Vendredi 25 avril 2014

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