Les Matériaux de la sculpture

— Auteurs : Anne Lajoix, Luciano Caprile, Christian Arthaud, Laurence Bertrand-Dorleac, Bernard Ceysson, Brigitte Leal, Philippe Bouchet
— Éditeurs : Images en manœuvres, Marseille / Conseil général des Bouches-du-Rhône, Marseille
— Année : 2003
— Format : 22 x 28 cm
— Illustrations : 400, en couleurs
— Pages : 430
— Langue : français
— ISBN : 2-908445-89-1
— Prix : 40 €

Les matériaux de la sculpture
par Michel Bépoix, commissaire d’exposition (extrait, p. 4)

La sculpture est certainement la première manifestation artistique pratiquée par l’homme. Celui-ci sculpta tout d’abord dans un but utilitaire, puis avec l’intention de se parer ou de vénérer, mais également de représenter, avant d’utiliser les trois dimensions dans un but décoratif ou ornemental.

Il y a différents types d’artistes qui travaillent le volume, et si certains pratiquent cet art exclusivement, quelques-uns sont avant tout peintre avant d’être sculpteur, d’autres — de plus en plus nombreux — ont une œuvre qui associe, confondues, des techniques et des traditions artisanales dans un but créatif bien défini.

« La sculpture dans tous ses états » serait le titre le plus adapté pour qualifier ce rassemblement d’œuvres — en trois dimensions — éclatées sur sept sites du département des Bouches-du-Rhône. Il s’agit de réunir à Aix-en-Provence, Arles, Aubagne, Marseille, Salon-de-Provence et Saint-Rémy-de-Provence, ainsi qu’à Vitrolles, dans des structures accueillantes, des exemples évidents de la sculpture moderne et contemporaine, en fonction de la diversité des matériaux mis à la disposition des plasticiens.

L’idée de cet ensemble d’expositions de sculptures dans sept sites départementaux, de la mi-octobre 2003 au 15 janvier 2004, fut envisagée voilà quelques mois afin de créer un moment fort dans une période de l’année un peu en sommeil après les programmations riches, mais souvent pléthoriques qui, l’été, s’offrent à un public sédentaire ou occasionnel. Organiser plusieurs expositions individuelles ou des rétrospectives de quelques artistes risquait de décevoir du fait du nombre limité des artistes participants. Dans cette promenade en trois dimensions, sept expositions monographiques risquaient d’être ennuyeuses. Mêler des artistes dans des techniques bien définies amusera, je le souhaite, le visiteur qui pourra retrouver des créateurs ayant œuvré avec diverses matières. Cet inventaire a été dispersé sur sept villes dans une certaine logique : si les sites peuvent obéir à une exigence culturelle particulière, la plupart du temps ils furent retenus pour leur capacité d’accueil, leur espace, compte tenu du volume des œuvres à exposer.

Cet amalgame de « 5 étoiles » de l’art moderne avec des artistes plus modestes du XXe et du début du XXIe siècle devrait permettre au visiteur de se faire une idée, de se dire aussi qu’en art rien n’est jamais terminé et que, contrairement à l’adage « tout a une fin, même les décadences », l’Art ne se porte jamais aussi bien que lorsqu’il relève de passages à vide, lorsque comme le phénix, il reprend vie. L’Histoire bégaie souvent ; l’Art, lui, fait seulement semblant de se répéter.

Le propos de cette manifestation, bien sûr nullement exhaustive, est donc de montrer la variété des matériaux utilisés par quelque deux cent cinquante artistes, et de les répartir pour prouver la maîtrise dont font preuve les créateurs dans leurs expressions les plus diverses. L’échantillonnage proposé montre la richesse d’une expression contemporaine qui, pour des raisons logistiques, est souvent moins connue que la peinture. Il montre aussi que, là comme ailleurs, tous les sentiments s’expriment, l’émotion voisine avec l’humour, la tendresse avec la dérision, la force avec la sensibilité…

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Images en manœuvres)