Anne-Valérie Gasc
Les Larmes du prince
La première exposition monographique d’Anne-Valérie Gasc est présentée à la galerie Gourvennec Ogor. Elle s’intitule «Les Larmes du Prince». Le titre fait référence à une installation d’Anne-Valérie Gasc où s’entrelacent le fer et le verre. Ces deux matières travaillées en formes longilignes ténues dessinent la mise au défi réciproque d’une résistance absolue et d’une fragilité extrême, fragilité qui s’exprime par des larmes filamentaires transparentes qu’une simple pression de deux doigts suffirait à réduire en poussière. L’œuvre Les Larmes du Prince se veut l’allégorie des infrastructures sociales et politiques, toujours menacées de se briser, à qui le déploiement de l’architecture offre une façade robuste, une caution donnée au regard pour rassurer les esprits.
Les Larmes du Prince ouvre un large projet en devenir d’Anne-Valérie Gasc, dont le travail veut aiguiser la pertinence qui existe entre les régimes de représentation et l’architecture. Cette discipline est définie par Anne-Valérie Gasc comme un art de l’inscription, qui donne une matérialité, un espace, une portée significative enfin, au contexte politique, juridique, économique et industriel de nos sociétés contemporaines. Les figures historiques de deux architectes sont convoquées dans Les Larmes du Prince: la Gläserne Kette (ou Chaîne de verre) initiée par Bruno Taut en 1919 et les recherches morpho-structurelles menées par l’architecte-ingénieur allemand Frei Otto dès les années 1960.
C’est encore l’architecte allemand Frei Otto, dont les recherches portaient sur les propriétés structurelles et matérielles des bulles de savon, que Anne-Valérie Gasc sollicite cette fois dans une vidéo intitulée Surface Tension – Inachevés. Sur le principe de la répétition, on y voit des bulles devenues résistantes et affranchies de leur vulnérabilité essentielle. La bulle dans cette œuvre de Anne-Valérie Gasc revêt une pérennité toute architecturale et s’érige en transparence. Ou quand la fragilité s’incarne avec force.
Vernissage
Jeudi 28 avril 2016, 18h-21h.