La galerie Eva Hober accueille l’exposition personnelle de Nicolas Darrot, «Les injonctions».
Dans cette exposition, Nicolas Darrot poursuit l’histoire du Journal des enfants loups, thème récurrent de ces premières créations. Cette fois-ci, il s’intéresse également à la question d’un enjeu essentiel de la définition de l’humain : l’articulation de la voix parlée.
Elément de continuité entre l’enveloppe du corps et des registres plus spirituels (chant diaphonique par exemple), et agent de médiation sociale, ce matériau ambigu, tout à la fois impalpable et fidèle empreinte de chaque individu intéresse par son double plan d’activité la cybernétique, et de façon plus générale les approches rationalistes du vivant. Nicolas Darrot présente cette conception de la parole comme vecteur de programmation.
 Le dispositif met en scène des marionnettes et des éléments de machines, pris dans une relation d’apprentissage aux contours incertains. Malgré les conseils et directives prodigués par leurs coachs, les « apprenants » ne font aucun progrès. La parole enseignante a beau invoquer les concepts les plus aiguisés de l’intelligence artificielle, ces relations tournent en boucle, comme suspendues à elles-mêmes, en une polyphonie de gymnase.
La résurrection de Lazare évoque au contraire les potentialités magiques de l’injonction, et la primauté de la parole comme libératrice d’énergie.
Enfin, les Dialogues d’exilés mettent en scène l’âge adulte de la voix, et ses facultés d’autonomie et de résistance.
critique
Les Injonctions