Gertrude Stein, Dorothy Miller et Alfred Barr Jr
Les fleurs américaines
Une exposition conçue par Elodie Royer et Yoann Gourmel, en collaboration avec le Salon de Fleurus, New York et le Museum of American Art, Berlin.
«Les fleurs américaines» réunit trois expositions qui reviennent sur l’élaboration du récit connu sous le nom d’histoire de l’art moderne, de ses origines au début du XXe siècle, jusqu’à sa reconnaissance comme récit dominant dans les années 1950. Elle vise ainsi à en interroger les fondements et l’héritage, tout en court-circuitant par le biais de la copie et de l’anonymat les critères d’originalité, d’unicité et d’authenticité des œuvres d’art, qui priment toujours aujourd’hui.
«Autobiographie d’Alice B. Toklas» se présente comme un souvenir du Salon de Fleurus de Gertrude Stein à Paris, abritant sa collection d’art moderne (1903–1913).
La seconde partie de l’exposition, «Musée d’Art Moderne», réunit 46 œuvres iconiques d’artistes européens datées de 1990 à 2035, et présentées suivant le plan d’accrochage d’Alfred Barr Jr., pour les expositions «Cubism and Abstract Art» et «Fantastic Art, Dada and Surrealism» au MoMA en 1936.
Dernier chapitre, l’exposition itinérante du MoMA, «50 ans d’art aux Etats-Unis» (présentée à Paris en 1955) est ici évoquée au travers de peintures reproduisant des documents d’archives et des pages du catalogue de l’exposition se mêlant aux copies de quelques uns des tableaux présentés dans celle-ci.
En jouant des catégories établies de l’original et de la copie, de l’histoire et de la fable, de la signature et de l’anonymat, de la peinture et de l’art conceptuel, «Les fleurs américaines» remet en mouvement les faits et stratégies ayant contribué à définir l’art au XXe siècle. En ce sens, il ne s’agit pas d’une exposition d’art moderne, mais d’une exposition contemporaine sur la construction de l’histoire de l’art moderne et la manière dont elle continue de définir les critères de l’art aujourd’hui.