Les Dessins au pinceau

Henri Matisse
Les Dessins au pinceau

L’œuvre dessinée au pinceau de Matisse est rassemblée, depuis les premiers dessins au pinceau réalisés avec Albert Marquet dans les rues de Paris en 1900 jusqu’à l’accomplissement final dans la Chapelle de Vence où Matisse trouvera l’accord entre les dessins monumentaux et les couleurs découpées «à vif» des vitraux.

Une section est consacrée à la calligraphie de Matisse en parallèle avec la calligraphie chinoise. En regard de l’exposition des dessins au pinceau, «Ponctuation 3 | encres» est une invitation faite par le FRAC de Picardie dans le cadre de la manifestation «Dessiner – tracer», et pour laquelle des dessins de Pierre Alechinsky, Silvia Bächli, Oscar Munoz et Giuseppe Penone sont réunis pour évoquer le corps et le végétal dans la fluidité de l’encre.

Matisse dessine et peint à la fois, parvenant à l’extrême simplicité linéaire, au dépouillement chromatique pour atteindre la dimension spirituelle qu’il recherche. Les dessins au pinceau de Matisse sont un langage plastique nouveau dans l’art occidental. Peindre et dessiner dans un seul et même geste, Matisse accomplit cette oeuvre ultime à partir de 1946 dans la réalisation de dessins peints au large pinceau chargé d’encre de Chine noire sur le fond blanc du papier.

Avec quelques lignes, «il suffit d’un signe pour évoquer un visage» disait-il. Il dessine d’abord des portraits d’une extrême simplicité pour «dire le maximum avec le minimum de moyen». Il peint ensuite en noir des natures mortes et des Intérieurs. En 1948, c’est la réalisation de la décoration de la chapelle, qu’il construit à Vence pour les Dominicaines, qui l’incitera à concevoir des dessins monumentaux. «Le panneau de Saint-Dominique et celui de la Vierge et de l’Enfant sont à la même hauteur d’esprit décoratif, et leur sérénité a un caractère de tranquille recueillement qui leur est propre» confiait-il.

Arbres, acrobates, portraits, les dessins monumentaux s’inscrivent ensuite dans l’architecture comme un dessin de lumière dont le chef d’oeuvre sera Le Platane conçu pour la salle à manger de Tériade, aujourd’hui exposée dans le musée Matisse du Cateau-Cambrésis grâce à la générosité d’Alice Tériade. Matisse a donné cette nouvelle forme d’expression plastique en parallèle avec une autre de ses inventions que sont les papiers gouachés et découpés qu’il utilise depuis 1943.

Cette exposition s’inscrit dans le cadre du programme «Dessiner-Tracer» organisé par différents musées du Nord-Pas de Calais, autour du thème du dessin.