Communiqué de presse
Josef Nadj
Les Corbeaux
Horaire: 18h. Relâche le 22 juillet.
— Chorégraphie: Josef Nad
— Composition musicale: Akosh Szelevényi
— Lumière: Rémi Nicolas
— Son: Jean-Philippe Dupont
— Décors et accessoires: Alexandre De Monte, Clément Dirat, Julien Fleureau
— Avec: Josef Nadj, Akosh Szelevényi
Tout est né d’une rencontre fortuite avec un corbeau japonais. Il y a quelques années, alors que Josef Nadj répète un solo sur le toit d’un théâtre à Kyoto, un corbeau vient se poser non loin de lui. Dans le regard que le danseur, en plein mouvement, jette sur le sombre volatile, naît en un éclair l’idée d’un spectacle. Le chorégraphe se met à travailler sur cette vision. Les esquisses et les dessins lui permettent de revivre la scène, étape graphique qui l’incite à aller plus loin. C’est le prétexte d’un retour sur une enfance en Voïvodine, dans l’ex-Yougoslavie, où le corbeau a toute sa place. Animal de la sagesse, lien inquiétant avec le mystère, symbole de l’unité du monde, il est celui qui détient la clé du cycle de la mort et de la vie, du réel et du rêve, du divin et du diabolique. C’est aussi le prétexte à une étude physiologique et comportementale, impliquant l’imitation d’un mouvement, d’une démarche, d’un envol, d’un atterrissage, quasiment d’un savoir-vivre.
Comment devenir un corbeau sur scène? Josef Nadj a proposé ce défi au musicien Akosh Szelevényi, qui partage sa vision du monde et connaît lui aussi les oiseaux noirs de la grande plaine d’Europe centrale. Ensemble, ils ont imaginé un spectacle à partir d’une série de doubles présences sur le plateau: celle de l’homme et de l’animal, celle du corps et des sons, celle de la peinture et de la musique, celle d’un danseur et d’un saxophoniste. Le croassement, la couleur, l’apparence, les mouvements du corbeau envahissent l’espace de cette complicité scénique et amicale. Jusqu’à ce qu’un troisième partenaire s’impose sur le plateau, à l’invitation des deux premiers: une gouache noire et brillante qui, dans le fil du geste chorégraphique et musical, dépose sa trace avec éclat et recouvre le corps d’un voile opaque, comme si elle dessinait à elle seule la fulgurance des mouvements et dévorait l’homme tout entier pour le métamorphoser en animal. Sous nos yeux ébahis, l’homme est devenu oiseau, le corps pinceau, le saxophone cri.