ART | EXPO

Les cibles et l’archer

08 Avr - 18 Juin 2016
Vernissage le 08 Avr 2016

Comment ménager une place pour la peinture dans le flux ininterrompu des images qui affluent sur nos écrans ? C’est cette vaste question que l’exposition « Les cibles et l’archer » de l’artiste Pascal Renard, au musée d’art et d’archéologie, apporte des éléments de réponse.

Le travail de Pascal Renard pourrait se résumer en trois mots, trois concepts qu’il articule les uns à la lumière – ou l’obscurité – des autres : l’humain, la vie, la mort… Ses oeuvres renouvèlent à leur manière le genre de la vanité. Une vanité contemporaine sans crânes, ni fleurs, ni objets et qui exploite volontiers le maelström d’images pixellisées du big data.

Pascal Renard s’aventure également à faire dialoguer entre eux ses médiums de prédilection: la vidéo est souvent confrontée à la peinture, qui utilise l’espace avec habileté pour déployer ses toiles et les dessins font l’objet d’une véritable installation. Ses préoccupations sont avant tout celles d’un peintre mais elles restent influencées et guidées par la pratique de la vidéo.

Dans «Les cibles et l’archer» les questions de l’identité, de l’utilisation de l’image par les médias, de l’être et du paraître, de l’éphémère sont au coeur des Å“uvres exposées. Pascal Renard empoigne là des angles saillants sur la nature humaine afin de lui tendre des miroirs susceptibles de lui correspondre : à la fois riches, sauvages et cruels. Les questions qui y sont soulevées sont également d’une acuité contemporaine: comment ménager une place pour la peinture dans le flux ininterrompu des images qui affluent sur nos écrans ? Comment réinscrire la production et la perception de l’image dans la durée ?

Comme une forme de décroissance dans la frénésie numérique des apparences, le temps pictural proposé par Pascal Renard pourrait paraître anachronique dans un contexte où l’image ne vaut plus par son caractère exceptionnel mais plutôt exponentiel. Pourtant, c’est au contraire à un ralentissement salutaire que l’artiste nous contraint en puisant ses modèles dans la masse informe et mouvante de la toile pour leur offrir la matérialité silencieuse et stable d’une autre toile.

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