L’exposition « Les choses classiques » à la galerie Chez Valentin, à Paris, présente de nouvelles œuvres d’Eric Baudart qui sont entièrement dédiées à la force matérielle des objets.
Eric Baudart revient à la pure dimension physique des choses
Les nouvelles œuvres d’Eric Baudart, des installations, objets et pièces relevant de techniques mixtes, se dérobent à la nécessité d’analyser, d’expliquer et de traduire en mots. Sont mises en valeur à travers elles la pure dimension physique des choses et la magie de celle-ci : leur matière, leur forme.
Des blocs DBA sont disposés au sol, sobrement intitulés Sculpture. Ces ready-mades sont des dispositifs en béton formant un muret, destinés habituellement à délimiter des espaces et des lignes de retenue, notamment lors de travaux sur l’autoroute. Ceux détournés par Eric Baudart proviennent du quartier de La Chapelle, à Paris.
Par les marques qu’ils portent, inscriptions et tags, coups et impacts dans le relief semblables à de simples égratignures, et par les tiges de fer dépassant de leur masse, ils rappellent avec force la puissance qu’ils incarnent. Face à la fragilité des corps, la dureté de leur matière s’impose comme la présence de l’autorité.
« Les choses classiques » : retrouver la beauté des objets
Un siège de Boeing 767 se présente sous le titre Air Light. Propre à la compagnie Royal Air Maroc, il a pour caractéristique d’être en fait composé de trois sièges recouverts d’un tissu au motif tigré. Cet objet insolite, surmonté d’un globe lumineux d’une puissance de trois mille watts est ainsi plongé dans une étendue de lumière blanche et aveuglante sur laquelle il semble flotter.
A travers cinq objets tableaux réunis sous le titre Time Object, Eric Baudart s’intéresse à la matérialité même des œuvres comme les peintures et les photographies. Deux impressions contrecollées, deux peintures, et deux photographies, toutes très anciennes et abîmées sont présentées sur des surfaces qui soulignent leur état et les ramènent à leur nature d’objet matériel.