Présentation
Rédacteur en chef : Jean-Pierre Criqui
Les Cahiers du musée national d’Art moderne n°100
«Par un heureux hasard la parution du centième numéro des Cahiers du Musée national d’Art moderne correspond en cette année 2007 au trentième anniversaire du Centre Pompidou. Pareille coïncidence était une incitation supplémentaire à la conception d’une livraison sans précédent dans son principe.
Depuis leur création en 1979, Les Cahiers du Mnam ont connu divers changements de tous ordres, l’une des initiatives récentes les plus visibles ayant consisté à proposer de façon régulière à un artiste un certain nombre de pages à occuper selon son choix (en même temps que la couverture, le plus souvent). À ce jeu du «projet en images» ont ainsi déjà accepté de se prêter, parmi d’autres, Gabriel Orozco, Xavier Veilhan, Maurizio Nannucci, Christian Marclay, Pierre Bismuth, Olafur Eliasson.
Étendant pour la première fois l’idée d’une telle invitation à l’ensemble de son contenu, notre n° 100 a été entièrement confié à sept artistes — ou plutôt huit, car figure ici un duo. Chacun d’entre eux a composé pour l’occasion, en seize pages, une contribution adaptée à l’espace imprimé de la revue. Annette Messager, dont le Centre Pompidou présente durant tout l’été une exposition exceptionnelle (et que l’on retrouve également en couverture), ouvre la série avec ses Images inverties. On découvrira ensuite les portraits de musiciens de jazz brossés par Albert Oehlen, qui nous emmènent du côté des liens innombrables de la musique avec les arts visuels, sujet sur lequel Les Cahiers du Mnam devraient prochainement revenir en détail. Le portfolio de Patrick Faigenbaum renvoie sur un mode allusif, tel un fragment romantique, à la totalité de son œuvre photographique, ainsi qu’à la vie qui y est attachée. XXXX 0000 de Chloe Piene est un genre de flipbook reconfiguré à partir de la vidéo éponyme réalisée par l’artiste en 2001 — l’abrégé d’une rencontre mettant en abyme les puissances conjuguées du désir et du regard. Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau livrent quant à eux un pan de l’archive iconographique à partir de laquelle s’élaborent leurs dessins, animés ou non. Remplies d’échos du monde de la publicité et de l’imagerie populaire, les seize feuilles inédites de Wim Delvoye se relient aux deux branches principales de son work in progress. Enfin Thomas Hirschhorn, à travers les pages d’un carnet déroulant sous nos yeux un genre de laboratoire réflexif, nous donne accès à l’après-coup de sa dernière exposition parisienne.
Que tous soient chaleureusement remerciés de leur généreux concours à cette centième incarnation des Cahiers du Mnam, dont chaque lecteur est le dédicataire.»