Aurore Pallet
Les Annonces Fossiles
Dans cette exposition, Aurore Pallet nous invite à un voyage vers une mémoire archaïque où images visuelles, littéraires et mentales surgissent d’une série de peintures de paysages en noir et blanc et de dessins de format panoramique.
«Les Annonces Fossiles» sont un ensemble d’une quarantaine de peintures sur bois de format identique (17 x 25 cm). Réunies dans cette exposition, elles apparaissent comme autant de photogrammes isolés, retrouvés de la pellicule d’un film disparu. Ils pourraient être les premiers plans de chacune de ses séquences, uniques traces d’un scénario oublié.
Les paysages imaginés par Aurore Pallet sont des lieux symboliques: la montagne, le rivage, l’île, le ciel… A travers eux, elle poursuit sa réflexion autour d’une thématique qui lui est chère, celle de «l’esprit des lieux». Sa peinture semble alors créer un espace hors-temps où se déploie le dédale de la construction d’images mentales. A nous de reconstruire peu à peu dans la semi obscurité un fragment d’histoire qui aurait pu nous appartenir.
Aurore Pallet explique ici sa démarche:
«A l’origine de ces peintures, peut-être, il y avait un chemin caillouteux entouré de blocs informes; comme si le crépuscule, devenu un instant immobile, s’était tout à coup arrêté là . Et puis, plus loin derrière une plaine, l’idée de ravins cachés, de pierres renversées, de crêtes indistinctes.
La peinture n’est pas la question.
Avec ces “Annonces Fossiles“, j’ai voulu traverser un espace. Cet espace n’était pas celui d’une réflexion; c’était celui, immersif, du mouvement aléatoire des images mentales.
Comme lorsque dans le train, le paysage qui défile sous nos yeux se transforme et disparaît pour laisser place à un flux incontrôlé de pensées flottantes.
Il s’agit donc de paysages. En noir et blanc le plus souvent, à peine colorés parfois; des rivages et des fonds sous-marins, des lignes d’horizons, les éléments d’une végétation plus ou moins envahissante, des îles…
Ces peintures pour moi sont des lieux. Comme tout lieu, elles sont aussi un espace intérieur. Leur réalité importe peu. Il faut y avancer lentement, ne rien attendre, s’ancrer contre tout discours.»